2006Y1028 莫泊桑短篇小说阅读研究 指导老师:恽晴
莫泊桑部分作品女性人物赏析
——记那些平凡而深刻的女人们
高一(5)班 朱晔雯
[引子]
居伊?德?莫泊桑(1850—1893),19世纪后期闪耀在法国文坛上的一颗灿烂巨星,他用他手中的笔,巧妙而犀利地揭露了当时法国社会黑暗的真面目, 从而成为著名的批判现实主义作家.他以一篇<羊脂球>迅速闻名于世,而之后的数百篇中\短篇小说,更给他戴上了”短篇小说之父”的璀璨光环.
然而成名后他的经历----1891年自杀未遂,被送进精神病院,一年多以后,死于毒品和纵欲无度引起的肾衰竭,却不禁引起人深深的疑惑和反思。法国作家大多浪漫而多情,然而像莫泊桑这样过度风流沉迷女色的还为数不多。不过现在,我们且不来论他这方面的是非对错,我想我们所关注的,或许更应该在另一方面。也许正是因为他的这项嗜好,使他有机会长时间与各种各样的女性打交道,才令他塑造出像“羊脂球”这样成功的女性角色。而在莫泊桑的作品中,有着这样鲜明性格的女性,是不在少数的。
让我们且看看,在那些柔弱的背影后,到底藏着什么。
[1]善良
人物:伊丽纱白·鲁塞小姐 ,外号 “羊脂球”
来自:《羊脂球》
在中国的古代,最卑贱的是奴仆和女人。作为西方,在资本原始积累时,它太残忍,但它似乎又是那样合理,甚至连那些受压迫的人自己都认为这是天理,上帝的安排不可违背,尤其是最没有地位的妓女。妓女,属于社会的最低阶层,是受到唾弃和背负耻辱的人群。她们的存在似乎代表了人类的堕落,社会的黑暗。她们没有身份,没有地位,除了自己的同伴谁又肯正眼瞧她们一眼呢。
我们的“羊脂球”正是有着这样一个可悲身份的女性。她就是以这样的形象出现在那些所谓上等人中间的。这种身份,不但遭到"同车人"的蔑视,包括她自己都为自己的身份卑微羞愧不已。以致当那些傲慢的老爷、太太们由于匆忙出逃而忘记准备食物,饿得饥肠辘辘之时,善良的羊脂球竟然“低声下气”地请求他们吃自己丰美的食物。她没有激烈的心理斗争,也没有任何讨好心思地描述,她的表现是那么自然。人们被深深触动了。一个妓女,竟然具备这样一颗慈悲之心,无论是在当时还是现在,都是难能可贵的。
纵观全文,通篇都没有细致地描写出羊脂球的心理活动,也没有阐述那些与她同行上等人的想法和心思,莫泊桑只是恰到好处地运用对比的方式刻画了一位美丽而不幸却显得高大无比的妓女形象。
[2]勇敢
人物:威廉艾力克
来自:《菲菲小姐》
这位女主人公,有着与“羊脂球”一样低贱的身份:妓女。与羊脂球不同,这位漂亮的犹太女子,谱写了一曲截然不同的,勇敢的爱国之歌。
在人物刻画上,莫泊桑没有因为要突出主人公的正义勇敢,而故意夸大艾力克的美德。她有着不同于羊脂球那样的懦弱性格,虽然与她的伙伴们一样正义爱国,但面对普鲁士人的侮辱,她比其他的妓女表现出更加大胆地反抗。这一群妓女和羊脂球不同,她们对于向德国人出卖肉体无所顾忌,但是她们又有着严格的原则,对于那些侮辱法国的普鲁士军官表现出显而易见的愤怒。最终,被激怒的威廉艾力克将匕首插入侮辱自己祖国的上校“菲菲小姐”
胸口,以一个普通妓女的身份维护了自己祖国的尊严。
她是个勇敢的爱国者,她要比当时或者现在的许多懦弱的当权者要伟大得多。
[3]疯狂而深沉的爱
人物:索瓦热老婆婆
来自:《蛮子大妈》
索瓦热老婆婆本来是一位善良勤劳的老太太,她爱自己的儿子甚于自己的生命。但是战争使她的儿子抛弃她去了前线,老婆婆迎来了四个像儿子一样年轻的普鲁士士兵。很自然地,他们像母子一样的相处,彼此都真诚地渴望,从对方那里获得所需的爱。
在愉快的氛围中,老婆婆接到她的儿子已经牺牲在战场上的消息。老婆婆悲痛欲绝,她已经失去了丈夫,现在连唯一的儿子也失去了。她的念头只有一个,是战争夺去了她的亲人,是普鲁士人杀死了她的儿子。作者这样描写老婆婆的转变过程 :“在极度绝望中,她丧失了理智。那些平时像她儿子一样可爱年轻的普鲁士士兵转瞬之间成了杀人的魔鬼,成了杀人的凶手。”她痛恨战争,痛恨普鲁士人,仇恨使她的精神崩溃。经过沉痛的思索,她最终利用小伙子们对她的信任,残忍地将他们烧死在茅草屋里。火光里,老婆婆安静而满足的坐在旁边的树桩上,心平气和地向德国人承认了自己的罪行,并镇定地接受了对她枪决的处罚。临死前,她掏出两张纸,一张是儿子的死亡通知书,另一张是那四个死亡士兵的地址,她不慌不忙请求德国士兵通知他们的父母,让他们知道凶手是她--索瓦热老婆婆。
老婆婆虽然残忍,但是她原本善良的心肠使她不愿再使更多的人遭受报复。她想让那些小伙子们的父母知道,是她杀死了他们的儿子,她愿意一个人去顶罪。她不愿意在遥远的异乡,再有像她这样的悲剧发生,更不愿意再有像她儿子一样的年轻人无辜死去。
老婆婆深爱着自己的儿子,因此她才对那些敌人-与儿子同样年轻而离开父母的普鲁士士兵表现出母性的爱护。但是,战争粉碎了老婆婆的母爱,将她的爱一下子夺走了。她要为儿子复仇,只要一想起儿子鲜血淋漓躺在没有人烟的战场,她的心都碎了。在这种情况下,她才会因为爱而疯狂残忍的举动。
这种爱太特别,让读懂的人仿佛有一种喘不过气的沉重。而老婆婆佝偻却寂静地泛着伤的形象,却因此而深刻起来。
[4]其他
让我们来看看其他女子,那些在沉默中灭亡,无论是否有无奈的可怜人,她们藏着的闪光点:《衣橱》里那位年轻的母亲,她要照顾自己的孩子,一位手无寸铁的年轻的妈妈,她拿什么来养活自己的孩子,可她有母爱,伟大而光荣的,象一束微弱的光照耀她的孩子;《修软鞋垫的女人》里面的老太太用她毕生的精力或者说是心血和金钱去爱一个人,虽然她到死都没有如愿,但我们看到了她的执着。
莫泊桑用他独到深刻的眼光和含蓄却明晰的笔为我们阐述了他眼中的女性,在那一个个经典不衰的形象背后,却蕴涵了对当代社会中弱者生存现象的缩影,那些风雨飘摇的身影背后,都闪耀着不灭的人性光辉。这些,都值得我们后人去深层次的思考。
第二篇:莫泊桑短篇小说-L'Ermite
L'ERMITEAuteur : Guy de MaupassantCatégorie : Romans / NouvellesNous avions été voir, avec quelques amis, le vieil ermite installé sur unancien tumulus couvert de grands arbres, au milieu de la vaste plaine quiva de Cannes à la Napoule.Licence : Domaine public1L'ERMITENous avions été voir, avec quelques amis, le vieil ermite installé sur unancien tumulus couvert de grands arbres, au milieu de la vaste plaine quiva de Cannes à la Napoule.En revenant, nous parlions de ces singuliers solitaires la?ques, nombreuxautrefois, et dont la race aujourd'hui dispara?t. Nous cherchions les causesmorales, nous nous efforcions de déterminer la nature des chagrins quipoussaient jadis les hommes dans les solitudes.Un de nos compagnons dit tout à coup :?\u8212XJ'ai connu deux solitaires : un homme et une femme. La femme doitêtre encore vivante. Elle habitait, il y a cinq ans, une ruine au sommet d'unmont absolument désert sur la c?te de Corse, à quinze ou vingt kilomètresde toute maison. Elle vivait là avec une bonne ; j'allai la voir. Elle avait étécertainement une femme du monde distinguée. Elle me re?ut avec politesseet même avec bonne gr?ce, mais je ne sais rien d'elle ; je ne devinai rien.Quant à l'homme, je vais vous raconter sa sinistre aventure :Retournez?vous. Vous apercevez là\u8722Xbas ce mont pointu et boisé qui sedétache derrière la Napoule, tout seul en avant des cimes de l'Esterel ; onl'appelle dans le pays le mont des Serpents. C'est là que vivait monsolitaire, dans les murs d'un petit temple antique, il y a douze ans environ.Ayant entendu parler de lui je me décidai à faire sa connaissance et jepartis de Cannes, à cheval, un matin de mars. Laissant ma bête à l'aubergede la Napoule, je me mis à gravir à pied ce singulier c?ne, haut peut?êtrede cent cinquante ou deux cents mètres et couvert de plantes aromatiques,de cystes surtout, dont l'odeur est si vive et si pénétrante qu'elle trouble etcause un malaise. Le sol est pierreux et on voit souvent glisser sur lescailloux de longues couleuvres qui disparaissent dans les herbes. De là cesurnom bien mérité de mont des Serpents. Dans certains jours, les reptilessemblent vous na?tre sous les pieds quand on gravit la pente exposée ausoleil. Ils sont si nombreux qu'on n'ose plus marcher et qu'on éprouve unegêne singulière, non pas une peur, car ces bêtes sont inoffensives, mais uneL'ERMITE2sorte d'effroi mystique. J'ai eu plusieurs fois la singulière sensation degravir un mont sacré de l'antiquité, une bizarre colline parfumée etmystérieuse, couverte de cystes et peuplée de serpents et couronnée par untemple.Ce temple existe encore. On m'a affirmé du moins que ce fut un temple.Car je n'ai point cherché à en savoir davantage pour ne pas g?ter mesémotions.Donc j'y grimpai, un matin de mars, sous prétexte d'admirer le pays. Enparvenant au
sommet j'aper?us en effet des murs et, assis sur une pierre, unhomme. Il n'avait guère plus de quarante?cinq ans, bien que ses cheveuxfussent tout blancs ; mais sa barbe était presque noire encore. Il caressaitun chat roulé sur ses genoux et ne semblait point prendre garde à moi. Jefis le tour des ruines, dont une partie couverte et fermée au moyen debranches, de paille, d'herbes et de cailloux, était habitée par lui, et je revinsde son c?té.La vue, de là, est admirable. C'est, à droite, l'Esterel aux sommets pointus,étrangement découpés, puis la mer démesurée, s'allongeant jusqu'aux c?teslointaines de l'Italie, avec ses caps nombreux et, en face de Cannes, les ?lesde Lérins, vertes et plates, qui semblent flotter et dont la dernière présentevers le large un haut et vieux ch?teau?fort à tours crénelées, b?ti dans lesflots mêmes.Puis dominant la c?te verte, où l'on voit pareilles, d'aussi loin, à des ?ufsinnombrables pondus au bord du rivage, le long chapelet de villas et devilles blanches b?ties dans les arbres, s'élèvent les Alpes, dont les sommetssont encore encapuchonnés de neige.Je murmurai : ?Cristi, c'est beau.?L'homme leva la tête et dit : ?Oui, mais quand on voit ?a toute la journée,c'est monotone.?Donc il parlait, il causait et il s'ennuyait, mon solitaire. Je le tenais.Je ne restai pas longtemps ce jour?là et je m'effor?ai seulement dedécouvrir la couleur de sa misanthropie. Il me fit surtout l'effet d'un êtrefatigué des autres, las de tout, irrémédiablement désillusionné et dégo?téde lui?même comme du reste.Je le quittai après une demi?heure d'entretien. Mais je revins huit joursplus tard, et encore une fois la semaine suivante, puis toutes les semaines ;L'ERMITEL'ERMITE3si bien qu'avant deux mois nous étions amis.Or, un soir de la fin de mai, je jugeai le moment venu et j'emportai desprovisions pour d?ner avec lui sur le mont des Serpents.C'était un de ces soirs du Midi si odorants dans ce pays où l'on cultive lesfleurs comme le blé dans le Nord, dans ce pays où l'on fabrique presquetoutes les essences qui parfumeront la chair et les robes des femmes, un deces soirs où les souffles des orangers innombrables, dont sont plantés lesjardins et tous les replis des vallons, troublent et alanguissent à faire rêverd'amour les vieillards.Mon solitaire m'accueillit avec une joie visible ; il consentit volontiers àpartager mon d?ner.Je lui fis boire un peu de vin dont il avait perdu l'habitude ; il s'anima, et semit à parler de sa vie passée. Il avait toujours habité Paris et vécu engar?on joyeux, me semblait?il.Je lui demandai brusquement : ?Quelle dr?le d'idée vous avez eue de venirvous percher sur ce sommet ??Il répondit aussit?t : ?Ah ! c'est que j'ai re?u la plus rude secousse quepuisse recevoir un homme. Mais pourquoi vous cacher ce malheur ? Ilvous
fera me plaindre, peut?être ! Et puis... je ne l'ai jamais dit àpersonne... jamais... et je voudrais savoir... une fois... ce qu'en pense unautre... et comment il le juge.Né à Paris, élevé à Paris, je grandis et je vécus dans cette ville. Mes parentsm'avaient laissé quelques milliers de francs de rente, et j'obtins, parprotection, une place modeste et tranquille qui me faisait riche, pour ungar?on.J'avais mené, dès mon adolescence, une vie de gar?on. Vous savez ce quec'est. Libre et sans famille, résolu à ne point prendre de femme légitime, jepassais tant?t trois mois avec l'une, tant?t six mois avec l'autre, puis un ansans compagne en butinant sur la masse des filles à prendre ou à vendre.Cette existence médiocre, et banale si vous voulez, me convenait,satisfaisait mes go?ts naturels de changement et de badauderie. Je vivaissur le boulevard, dans les thé?tres et dans les cafés, toujours dehors,presque sans domicile, bien que proprement logé. J'étais un de ces milliersd'êtres qui se laissent flotter, comme des bouchons, dans la vie ; pour quiles murs de Paris sont les murs du monde, et qui n'ont souci de rien,L'ERMITEL'ERMITE4n'ayant de passion pour rien. J'étais ce qu'on appelle un bon gar?on, sansqualités et sans défauts. Voilà. Et je me juge exactement.Donc, de vingt à quarante ans, mon existence s'écoula lente et rapide, sansaucun événement marquant. Comme elles vont vite les années monotonesde Paris où n'entre dans l'esprit aucun de ces souvenirs qui font date, cesannées longues et pressées, banales et gaies, où l'on boit, mange et rit sanssavoir pourquoi, les lèvres tendues vers tout ce qui se go?te et tout ce quis'embrasse, sans avoir envie de rien. On était jeune ; on est vieux sansavoir rien fait de ce que font les autres ; sans aucune attache, aucuneracine, aucun lien, presque sans amis, sans parents, sans femmes, sansenfants !Donc, j'atteignis doucement et vivement la quarantaine ; et pour fêter cetanniversaire, je m'offris, à moi tout seul, un bon d?ner dans un grand café.J'étais un solitaire dans le monde ; je jugeai plaisant de célébrer cette dateen solitaire.Après d?ner, j'hésitai sur ce que je ferais. J'eus envie d'entrer dans unthé?tre ; et puis l'idée me vint d'aller en pèlerinage au quartier Latin, oùj'avais fait mon droit jadis. Je traversai donc Paris, et j'entrai sanspréméditation dans une de ces brasseries où l'on est servi par des filles.Celle qui prenait soin de ma table était toute jeune, jolie et rieuse. Je luioffris une consommation qu'elle accepta tout de suite. Elle s'assit en facede moi et me regarda de son ?il exercé, sans savoir à quel genre de m?leelle avait affaire. C'était une blonde, ou plut?t une blondine, une fra?che,toute fra?che créature qu'on devinait rose et potelée sous l'étoffe gonflée ducorsage. Je lui dis les choses galantes et bêtes
qu'on dit toujours à cesêtres?là ; et comme elle était vraiment charmante, l'idée me vint soudainde l'emmener... toujours pour fêter ma quarantaine. Ce ne fut ni long nidifficile. Elle se trouvait libre... depuis quinze jours, me dit?elle... et elleaccepta d'abord de venir souper aux Halles quand son service serait fini.Comme je craignais qu'elle ne me fauss?t compagnie,—on ne sait jamaisce qui peut arriver, ni qui peut entrer dans ces brasseries, ni le vent quisouffle dans une tête de femme,—je demeurai là, toute la soirée, àl'attendre.J'étais libre aussi, moi, depuis un mois ou deux et je me demandais, enregardant aller de table en table cette mignonne débutante de l'Amour, si jeL'ERMITEL'ERMITE5ne ferais pas bien de passer bail avec elle pour quelque temps. Je vousconte là une de ces vulgaires aventures quotidiennes de la vie des hommesà Paris.P a r d o n n e z ? m o i c e s d é t a i l s g r o s s i e r s ; c e u x q u i n ' o n t p a s a i m époétiquement prennent et choisissent les femmes comme on choisit unec?telette à la boucherie, sans s'occuper d'autre chose que de la qualité deleur chair.Donc, je l'emmenai chez elle,—car j'ai le respect de mes draps. C'était unpetit logis d'ouvrière, au cinquième, propre et pauvre ; et j'y passai deuxheures charmantes. Elle avait, cette petite, une gr?ce et une gentillesserares.Comme j'allais partir, je m'avan?ai vers la cheminée afin d'y déposer lecadeau réglementaire, après avoir pris jour pour une seconde entrevue avecla fillette, qui demeurait au lit, je vis vaguement une pendule sous globe,deux vases de fleurs et deux photographies dont l'une, très ancienne, unede ces épreuves sur verre appelées daguerréotypes. Je me penchai, parhasard, vers ce portrait, et je demeurai interdit, trop surpris pourcomprendre... C'était le mien, le premier de mes portraits... que j'avais faitfaire autrefois, quand je vivais en étudiant au quartier Latin.Je le saisis brusquement pour l'examiner de plus près. Je ne me trompaispoint... et j'eus envie de rire, tant la chose me parut inattendue et dr?le.Je demandai : ?Qu'est?ce que c'est que ce monsieur?là ??Elle répondit : ?C'est mon père, que je n'ai pas connu. Maman me l'a laisséen me disant de le garder, que ?a me servirait peut?être un jour...?Elle hésita, se mit à rire, et reprit : ?Je ne sais pas à quoi par exemple. Je nepense pas qu'il vienne me reconna?tre.?Mon c?ur battait précipité comme le galop d'un cheval emporté. Je remisl'image à plat sur la cheminée, je posai dessus, sans même savoir ce que jefaisais, deux billets de cent francs que j'avais en poche, et je me sauvai encriant : ?A bient?t... au revoir... ma chérie... au revoir.?J'entendis qu'elle répondait : ?A mardi.? J'étais dans l'escalier obscur queje descendis à t?tons.Lorsque je sortis dehors, je m'ap
er?us qu'il pleuvait, et je partis à grandspas, par une rue quelconque.J'allais devant moi, affolé, éperdu, cherchant à me souvenir ! ?tait?ceL'ERMITEL'ERMITE6possible ?—Oui.—Je me rappelai soudain une fille qui m'avait écrit, unmois environ après notre rupture, qu'elle était enceinte de moi. J'avaisdéchiré ou br?lé la lettre, et oublié cela.—J'aurais d? regarder laphotographie de la femme sur la cheminée de la petite. Mais l'aurais?jereconnue ? C'était la photographie d'une vieille femme, me semblait?il.J'atteignis le quai. Je vis un banc ; et je m'assis. Il pleuvait. Des genspassaient de temps en temps sous des parapluies. La vie m'apparut odieuseet révoltante, pleine de misères, de hontes, d'infamies voulues ouinconscientes. Ma fille !... Je venais peut?être de posséder ma fille !... EtParis, ce grand Paris sombre, morne, boueux, triste, noir, avec toutes cesmaisons fermées, était plein de choses pareilles, d'adultères, d'incestes,d'enfants violés. Je me rappelai ce qu'on disait des ponts hantés par desvicieux inf?mes.J'avais fait, sans le vouloir, sans le savoir, pis que ces êtres ignobles. J'étaisentré dans la couche de ma fille !Je faillis me jeter à l'eau. J'étais fou ! J'errai jusqu'au jour, puis je revinschez moi pour réfléchir.Je fis alors ce qui me parut le plus sage ; je priai un notaire d'appeler cettepetite et de lui demander dans quelles conditions sa mère lui avait remis leportrait de celui qu'elle supposait être son père, me disant chargé de ce soinpar un ami.Le notaire exécuta mes ordres. C'est à son lit de mort que cette femmeavait désigné le père de sa fille, et devant un prêtre qu'on me nomma.Alors, toujours au nom de cet ami inconnu, je fis remettre à cette enfant lamoitié de ma fortune, cent quarante mille francs environ, dont elle ne peuttoucher que la rente, puis je donnai ma démission de mon emploi, et mevoici.En errant sur ce rivage, j'ai trouvé ce mont et je m'y suis arrêté... jusques àquand... je l'ignore !Que pensez?vous de moi... et de ce que j'ai fait ?Je répondis en lui tendant la main.—Vous avez fait ce que vous deviez faire. Bien d'autres eussent attachémoins d'importance à cette odieuse fatalité.Il reprit : ?Je le sais, mais, moi, j'ai failli en devenir fou. Il para?t quej'avais l'?me sensible sans m'en être jamais douté. Et j'ai peur de Paris,L'ERMITEL'ERMITE7maintenant, comme les croyants doivent avoir peur de l'enfer. J'ai re?u uncoup sur la tête, voilà tout, un coup comparable à la chute d'une tuile quandon passe dans la rue. Je vais mieux depuis quelque temps.?Je quittai mon solitaire. J'étais fort troublé par son récit.Je le revis encore deux fois, puis je partis, car je ne reste jamais dans leMidi après la fin de mai.Quand je revins l'année suivante, l'homme n'était plus sur le mont desSerpents ; et je n'ai jam
ais entendu parler de lui.Voilà l'histoire de mon ermite.L'ERMITEL'ERMITE8