电影观后感——放牛班的春天

时间:2024.5.9

《放牛班的春天》和《放牛班的严冬》(又名《卡特教练》),都是极具教育意义的励志影片,前者放飞了音乐梦想,后者体现了体育精神。马修不仅教会孩子们唱歌,还唤醒了孩子们对生活的希望,对自由的向往。Carter不仅教会学生打篮球,还告诉他们胜利的精髓并不是扬名立万后的无比风光,而是在追求胜利的过程中互相尊重,互相帮助,互相影响,共同发光。马修和Carter告诉我们教育者首先要有自己坚定的理想信念,其次要有无私地奉献精神,最后大爱无言,做孩子灵魂的导师:如果一个孩子生活在批评之中,他就学会了谴责;如果一个孩子生活在敌意之中,他就学会了争斗,……如果一个孩子生活在友爱之中,他就学会了这世界是生活的好地方。


第二篇:放牛班的春天电影台词1


-Oui. -Pierre, on appelle de France. C’est urgent. -Après le concert.-C’est au sujet de votre mère. -Oui?? -Tu me reconnais?? Fond de l’Etang.?Mon père va venir me chercher samedi. Pépinot.-Mais oui, bien s?r. Pépinot. Ca fait combien de temps??-Oh, juste une cinquantaine d’années.-Fond de l’Etang. Ah, mais c’est toi, là, au premier rang. -Et toi. -Et le pion, comment il s’appelait déjà?? -Clément Mathieu. -Clément Mathieu. Qu’est-ce qu’il a pu devenir lui aussi?? -Ouvre. -??Fond de l’Etang, année 1949??. -C’est le journal que Mathieu a tenu pendant son séjour à Fond de l’Etang. Toute son histoire. Et la n?tre aussi. C’est à toi qu’il le destinait. J’aurais voulu te le remettre en d’autres circonstances, mais... -??15 janvier, 1949. Après plusieurs années d’échecs dans tous les domaines, j’avais la certitude que le pire était à venir.?? C’était à l’internat de rééducation réservé à des enfants en difficulté. C’était, du moins, ce que disait l’annonce. Fond de l’Etang. Même le nom de l’établissement semblait avoir été choisi pour moi. Bonjour, t’es tout seul?? Qu’est-ce que tu fais là?? -J’attends samedi. -Pourquoi?? -Mon papa va venir me chercher. -Mais on n’est pas samedi aujourd’hui. -Pépinot. Pépinot. -Bonjour. Je suis Clément Mathieu, le nouveau surveillant. -C’est vous pour le poste de pion?? -Disons que j’ai déjà donné des cours dans un collège privé. -Des cours de...?? -Musique. -Ah, vous allez vous entendre avec Rachin, le directeur. C’est un ancien joueur de trompette. -Bonjour, Pépinot. -Bonjour. -Ses filles justement. Il habite juste là. Vous ne l’avez jamais rencontré?, M.Rachin?? -Non, pas encore. J’ai eu la place par Madame B. -Vraiment?? Lui, c’était le père Maxence. Il m’a expliqué aussit?t qu’il remplissait les fonctions de gardien, infirmier, magasinier et vitrier. -Qu’est-ce qu’il fait lui?? -C’est un puni de?M. Rachin. 15 jours de travaux d’intérêt général. Il fait la bonniche, quoi. -Ils sont comment les gamins exactement?? -On ne vous a pas dit?? -Non. -Mon infirmerie. Tout à l’heure je vais vous montrer mon potager. -Avec plaisir. -Bon sang. Qu’est-ce qu’ils ont fabriqué?? -Je vais vous aider. -C’est vous, Clément Mathieu?? -C’est le directeur... -Rachin, directeur de l’établissement. -Ah, M. le Directeur, je m’excuse... -Ah oui, vous êtes en retard. -On m’a donné le mauvais horaire pour l’autocar. -La ponctualité ici est une valeur fondamentale. -Très bien. -Monsieur le Directeur. -Très bien, M. le Directeur. -Bon. Suivez-moi. En premier lieu, je vous invite à prendre connaissance de notre règlement intérieur, puis vous prendrez l’étude à 16 h... -Qu’est-ce qu’il ous prend là?? Eh ben, répondez. -T

enez, prenez ?a. -C’est mon oeil. -Encore un piège. Regardez. La jolie nature de nos pensionnaires. Allez, mettez-le là. -Je ne vois rien. -N’exagérez pas. Montrez. Ah oui, quand même. Bon, vous, eh, sonnez la cloche. Rassemblement. -Il faudrait peut-être appeler un médecin. -Mais vous connaissez les prix des visites?? Qu’est-ce que je vous ai dit là?? La cloche. Rassemblement. -Et où est-elle, cette cloche?? -Elle vous crève les yeux, là, près de la porte. Et bon. Rassemblement. Rassemblement. -On fait souvent de petites surprises comme ?a?? -Continuez à sonner. -En rang, par deux. Tout le monde dans la cour. Rassemblement. Dépêchons. Allez, plus vite. Et en silence. -Crane d’oeuf. -Silence. -Crane d’obus. -Silence. J’ai dit EN SILENCE. -J’ai rien dit. -Silence. Si j’ai ordonné ce rassemblement, c’est parce que le père Maxence vient d’être victime d’un lache attentat. Selon notre principe action-réaction, son auteur sera sévèrement puni. Donc, si en trois secondes, je n’ai pas le coupable, chacun d’entre vous fera 6 jours de cachot, à tour de r?le. Ceci jusqu’à ce qu’il se dénonce ou soit dénoncé. Compris?? Un...deux...trois... Personne?? Naturellement. Approchez. Vous, Mathieu. -Moi?? -Oui, approchez. -Monsieur Chabert, donnez-moi le répertoire. Merci. M. Mathieu, votre nouveau surveillant, a la chance de ne pas vous conna?tre. -Crane d’oeuf. -Silence. -C’est donc en toute impartialité qu’il désignera le premier puni. Silence. Choisissez un nom. -Au hasard?? -Si vous permettez un conseil... -Laissez-le. Allez-y. -Boniface. -Pas de chance. Bon, Chabert, Boniface. -Mais,?Monsieur, j’ai rien fait. -La ferme. -Mais c’est dégueulasse, j’ai rien fait. -Tu vas pas causer, hein. Allez. -Je ne veux pas. Je ne veux pas. -Avec mon pied au cul, tu vas aller. -Silence. Tant que le coupable ne sera pas connu, la récréation est supprimée, les visites interdites. Je vous invite donc à le dénoncer au plus vite. -Ca pousse à la délation, ?a. -Comme tous les nouveaux, vous avez des illusions généreuses, mon cher. Nous en reparlerons dans 8 jours. D’ici là, faites-vous indiquer votre service par?M. Régent dont vous prenez le poste. -Des draps propres. -Merci. Vous partez pour quelle raison?? -10 points de suture. Un coup de ciseaux. Tout ?a parce que j’avais confisqué les cigarettes à Mouton. -Mouton?? -Il y a un gar?on qui s’appelle Mouton. -Et il est encore là, Mouton?? –Pour votre information, c’est Le Querrec qui a piégé la porte de Maxence. Je l’ai entendu qui le racontait tout à l’heure dans le couloir. –Et vous n’avez rien dit?? –Je ne voulais pas louper le car. Le vieux père Maxece l’avait puni pour avoir cassé des carreaux. C’est une vengeance. Bien dans son style?! Le Querrec. Souvenez-vous bien de ce nom-là?

: Le Querrec. Et puis Morhange, oui. –Oui?! –Morhange ne parle pas beaucoup, mais faut s’en méfier. Tête d’ange, mais le diable au corps. Action-réaction. Il n’y a que ?a qu’ils comprennent. Allez, je vous les laisse. Bonne chance. –Merci. –Nos bienfaitrices. Et là, l’emploi du temps. -Les classez étaient partagées entre le directeur, qui tenait les cours d’historie et de fran?ais, tandis que les autres matières étaient l’affaire d’un certain M. Langlois. -M. Langlois, je vous présente le nouveau pion. -Clément Mathieu. –Surveillant à votre age?? –Oui, mais j’ai déjà enseigné. –Bien, c’est parfait. –Et c’est le plus rigolo. Prenez votre étude maintenant. Vous êtes en retard. Pas besoin de vous montrer le chemin. -22?! V’là l’crane d’obus?! –Messieurs?! On ne fume pas pendant la classe. C’est valable pour tout le monde. Même pour vous, monsieur. Rends-moi ?a?! Silence?! Rends-moi ?a?! Silence?! Rends-moi ?a?! –Ca commence bien... Mes compliments, Mathieu. Assis?! Naturellement?! Vous?! Toujours vous?! Qu’est-ce qu’il a fait?? –Rien, M. le Directeur. –Comment ?a, rien?? Vous alliez le punir. –Ah, non, non?! Je le faisais aller au tableau pour l’interroger et quand vous êtes entré, j’avais réclamé le silence. –Vous en aviez en effet bien besoin?! Que je n’aie pas à revenir.–Mettez-vous au coin?! Bien. Maintenant que vous me connaissez un peu mieux, une petite mise au point s’impose. En ce moment même, un de vos camarades est au cachot. Pour rien. Seulement moi, j’ai peut-être pas l’air comme ?a, mais moi, on ne me le fait pas. Je connais le coupable. Et je lui donne 15 secondes pour se désigner. J’attends. Tant pis pour vous. Plus que 5 secondes?! Trop tard. Le Querrec. Qui est Le Querrec?? –Moi, monsieur. –Tiens, donc?! Alors c’est vous qui avez blessé M. Maxence. –Mais non, monsieur, c’est pas moi?! –Je ne questionne pas, j’affirme?! –Mais j’ai rien fait?! –Entre nos deux avis, M. le Directeur saura faire la différence. Ah?! Pendant mon absence j’ai besoin de quelqu’un de sérieux pour surveiller la classe si j’en crois mon flair infaillible...quelqu’un sérieux peut être M. Morhange. Allons, allons, allons?! Qui est M. Morhange?? –Ben moi, monsieur. –Alors c’est vous la tête d’ange. Descendez au tableau. Vous garderrez la classe pendant mon absence. Allez?! Bravo?! Jolie tenue là?! Sortez la chemise, c’est plus correct?! Puisqu’on dit que les fortes têtes ont beaucoup d’autorité sur leurs camarades, montrez-le. Allez, vous, chez le directeur?! –Pitié, M’sieur?! –Pitié?? Vous avez de la pitié pour celui qui est à votre place?? Et pour le père Maxence?? –Je ne voulais pas lui faire du mal. C’était juste pour lui faire une blague.–Pour lui faire une...?? –Allez, au cachot pour commence

r. J’en ai assez, vous entendez?? Je vais vous appliquer une correction dans mon bureau... –Qui est-ce?? –C’est Leclerc. Il a essayé de se barrer. C’est la troisième fois. Il va l’emmener au cachot. –Bon, ?a vous fera un compagnon. –Non. –Ecoute?! On va peut-être s’arranger tous les deux. –Tu as fait beaucoup de mal à M. Maxcence. Beaucoup?! Alors je ne vais pas t’emmener chez le directeur, mais je vais te punir quand même. Désormais, au lieu de faire l’idiot pendant la récréation, tu travailleras à l’infirmerie. Je te nomme garde-malade du père Maxence. Tu veilleras sur lui jusqu’à ce qu’il soit guéri. Tu es d’accord?? Pas mal. Hein?? Mais je crois que je peux faire mieux. Donnez-moi votre craie. Merrez-vous de profil. Profil. On fera un petit sourire, ?a changera. Vas-y, tu peux te retourner. Ah, non?! J’oubliais. Petite note de couleur?! Mieux, non?? Allez, filez à votre place?! Bien. Pour mieux vous conna?tre, je vais vous demander de m’écrire, sur une feuille de papier, votre nom, votre age et le métier que vous aimeriez faire plus tard. A ma grande surprise, tous les élèves s’exécutèrent. Tous sauf un. Tu n’écris pas?? Tu es là depuis combien de temps?? Ca fait longtemps?? –Je sais pas. Allez, écris, petit bonhomme. Première journée épuisante. Je ne sais plus ce que je suis venu faire ici. Rachin me fait peur, cette batisse me fait peur, même ces enfants me font peur. A tout moment j’ai l’impression qu’ils vont rentrer dans mon box pour me faire la peau.–Ma couverture. –Tu m’passes une taffe?? –Ta gueule?!–Raccouche-toi. –Je relus les fiches remplies par les élèves. Tous rêvaient de métiers fabuleux?! J’obtins 2 pompiers, 3 cowboys, 1 dresseur de tigres, un pilote de guerre, 2 espions, un général de Napoléon, un pilote de montegolfière, 3 légionnaires... Mais pas un seul pion. –C’est gentil de te porter volontaire pour venir me soigner. Vous voyez, docteur, il para?t que le nouveau pion a demandé un volontaire pour venir s’occuper de moi. Et c’est lui qui a levé le doigt. Spontanément?!–Comme quoi il faut croire aux miracles. –Entrez. M. Mathieu, notre nouveau pion. –Alors?? –C’est une sale blessure que vous avez là, Maxence. Si maintenant ils s’en prennent à vous, il n’y a vraiment plus rien à espérer. Car quand même, vous êtes d’une patience avec eux... –J’ai la tête dure. Il ne faut pas me plaindre. Moi, ce que je plains, c’est surtout ces pauvres gosses. On a quand même eu un mort ici. –Mort?? –Mouton il s’appelait. Il s’est déjà du haut du toit. Une chance?: c’était un orphelin. Comme lui. Tout le monde dit qu’il n’y a rien à faire. Mais c’est pas vrai. C’est un bon p’etit gars. Faut un peu le conna?tre, c’est tout. –Il a l’air gentil, père Maxence, hein?? Le Querrec, je te parle. Il est gentil, le père M

axence, non?? Non?? –Oui. –Je ne t’ai pas entendu. –Laissez-le?! C’est un timide. Un grand timide comme moi. –Un, deux, trois, quatre... Plus vite. –Oui?? –J’aimerais vous parler, M. le Directeur. –Vous voulez déjà nous quitter?? –Non, je voudrais tenter une expérience. –Quoi donc?? –C’est à propos de l’accident de M. Maxcence. –C’est pas un accident. –Certes. Cependant, je voudrais que vous m’accordiez trois choses. C’est ?a?? -1, que vous leviez la punition collective. 2, que vous me laissiez punir le coupable moi-même et 3 que vous m’autorisiez à garder son nom pour moi. –A condition que vous l’ayez. –Conditions que je l’aie évidemment. –Vous êtes d’une prétention, mon ami. Alors vous croyez que vous allez trouver le coupable comme ?a?? Eh bien, parfait. Si vous réussissez, d’accord, je lève la punition collective. Mais, voilà, vous n’aurez jamais le coupable ou alors moi, je suis le roi des imbéciles. –J’ai le coupable, M. le Directeur. –Ah, bon?? Qui est-ce?? –C’est à dire, vous m’avez autorisé à taire son nom. –Bon, eh bien...parfait. Mais vos manières m’agacent?! Surtout que je n’aie pas à me plaindre de votre classe?! –Je les tiens déjà bien en main. –Haha, vous parlez bien vite, mon ami?! –Un, deux, trois, quatre...Allez?! Allez, plus vite?! –Il n’y a pas de photos de femmes à poil. –Je n’avais jamais dit que c’était des photos de femmes à poil. –Il est marqué quoi sur le tien?? –Ave Maria for soprano de Clément Mathieu. Moi, j’ai, Quatuor à cordes...de Clément Mathieu. –Ca a l’air d’être de la musique. –Qu’est-ce que tu connais, toi?? –Ca peut-être du Morse. –Ou peut-être des codes secrets. –Ouais, ?a se peut. Il n’est pas pion. –C’est un espion déguisé en pion?? –Le crane d’oeuf?! –Rendez-moi ?a?! –C’est quoi, M’sieur?? –Ca ne vous regarde pas. –Il y a un problème, Mathieu?? –Non, rien. C’est de la musique. –Pour quoi faire?? –Une chorale. –Dans les waters?? Allez, dehors, la chorale. Pas de ?a ici, Mathieu. –Pas de quoi?? –Faites pas celui qui n’a pas compris?! –Vous n’allez pas croire que...?? –Cette fois-ci je ferme les yeux. –Vous voyez vraiment le mal partout. –Ici?? Oui. –Crane d’obus, tu es foutu. Ici c’est pas toi qui feras la loi... Crane d’obus, tu es foutu. Ici c’est pas toi qui feras la roi. –Alors, les mecs, vous vous dégonflez?? –Toi, c’est Corbin, non?? –Oui, M’sieur, mais j’ fais rien?! –Si, tu chantes. –Non, M’sieur, je vous jure?! –Si, tu chantes. Et tu chantes faux en plus. Tu ne t’en rends même pas compte. Allez, recommence?! Je t’écoute. Tu veux peut-être aller chanter chez le directeur. Allez?! Crane d’obus, d’obus, t’es

foutu, ici c’est pas toi qui feras la loi. On ne t’a jamais dit que tu chantais comme une guenon?? –Hé,?M’sieur. C’est vrai que c’est de la musique que vous avez dans votre cartable?? –Mêlez-vous de vos affaires?! Et a ce propos, le prochain que je prendrais à fouiller dans mes affaires...?a le co?tera cher. Et maintenant, silence. On dort. Au lit, hop?! Terminé. Dors. Cette rengaine me restait dans la tête. Ils ne chantent pourtant pas très bien, mais ils chantent?! J’ai?même repéré quelques bonnes voix. Y a-t-il vraiment rien à en faire de ces gosses?? Moi qui m’étais juré d’enterrer à jamais mes notes de musique. Ne jamais dire jamais?! Il y a toujours quelque chose à tenter. 23 janvier. Une semaine après l’accident, l’état du père Maxence s’est brutalement aggravé. Le médecin ordonne son transfert à l’h?pital. –Il va mourir?? –Non, on va le sauver. Ce même jour, Pépinot a eu des ennuis. –M. Pépinot, vous êtes un cancre. Dernière question. La dernière. Comment est mort le maréchal Ney?? J’attends... –A la chasse?? –Zéro. Vous me copierez 100 fois pour demain?: ??Le maréchal Nay est mort fusillé.?? Sortez?! Boniface. Approchez, mon petit?! Tenez, pour vous récompenser de votre rédaction. Donnez ?a à Mme. Marie pour qu’elle vous donne un biscuit. Vous saviez que le maréchal Ney avait été fusillé, non?? –Mais oui, M’sieur. Comme Napoléon?! –Sortez. Un instant, M. Morhange. J’ai vu que vous preniez des notes pendant mon cours. Je vous avoue qu’une telle application m’étonne de vous. Apportez-moi votre cachier. Charmant. Tenez?! Lisez?! Admirez l’orthographe?! –M. Rachin bouffe de la merde par paquets de dix?! –Il a écrit ?Monsieur???? –Non. –M. Mathieu, action-réaction. Au chchot?! –Allez. Messieurs, bon appétit. –Merci. –T’as faim, Pépinot?? Tiens, t’as le droit de bouffer.–Pépinot?? –C’est un orphelin. Ses parents sont morts pendant l’Occupation.–Comment sont-ils morts??–Je ne sais rien. Le problème c’est que le gamin s’est mis en tête que son père va venir le chercher le samedi. Chaque samedi il n’y a personne. Alors on lui dit que ce sera pour le samedi d’après et ainsi de suite. –Il ne serait pas plus simple de lui dire la vérité?? –Sans fois on lui a répété que son père était mort tout comme sa mère. Rien à faire?! Et maintenant on le laisse attendre devant les grilles. Si ?a lui fait plaisir... Silence?! Vous avez vu?? Action-réaction?! –C’est-à-dire?? –Action. Réaction. –Il y a quelqu’un au parloir qui demande le petit Morhange. –Morhange, mais il est au cachot. –Les punis n’ont pas droit aux visiteurs. Vous le savez bien, c’est le règlement. –Eh ben, allez le dire vous-même à la personne?! –Bonjour,madame. –Bonjour. –Je suis le nouveau surveillant. –Je suis

la mère de Pierre Morhange. –Clément Mathieu. –Je sais, c’est pas le jour des visites, mais c’est le seul moment où... –Non, c’est pas ?a. –Il est encore puni?? –Ah, non, non?! Il n’est pas puni...mais...mais, il n’est pas là. –Comment ?a?? –C’est-à-dire qu’il y a une heure on l’a emmené chez le dentiste. Il avait une rage de dents. –Une rage de dents?? –Oui, une rage de dents, mais pas grave. Il sera là le soir. –Je ne pourrai pas l’attendre. Je prends mon service à 5 h. Je peux vous laisser quelque chose pour lui?? –Ah, oui, bien s?r?! Elle s’appelle Violette. Violette Morhange. Mère célibataire, désespérée par l’attitude de son fils, enfant voleur, introverti, qu’on renvoyait de l’école publique pour de nombreuses fugues. Lorsque, contre la volonté de sa mère, Pierre fut placé à Fond de l’Etang. Elle déclara au juge?:???au moins il mangera chaud midi et soir.?? 30 janvier. Début de l’expérience. –Ils ont des chapeaux ronds. Vive les Bretons?! Ils ont des chapeaux ronds. Vive la Bretagne?! Ils ont des chapeaux ronds. Vive les Bretons.–Soprano. A gauche. Leclerc. –Il est né, le divin Enfant, Chantons tous son avènement. –Oui, c’est presque juste. Alto, à gauche?! Delaire. –Trois kilomètres à pied, ?a use, ?a use. Trois kilomètres à pied, ?a use les souliers. –Va, recommencez là... –C’est bien ce que je pensais. Basse, à droite. Ricoeur. –J’ai du bon tabac dans ma tabatière. J’ai du bon tabac?; tu n’en auras pas?!–T’es interdit de fumer, hein?! Alto, à gauche. Illouz. –L’amour est un enfant bohème. Il n’a jamais, jamais connu de loi.–Soprano, évidemment. A gauche. Bien. Pépinot. –Je connais pas de chanson. –C’est pas grave. Je vais t’en apprendre. Entre temps je te nomme Assistant Chef de Choeur. Là. Boniface. –Maréchal, nous voilààààà?! –Qui est-ce qui t’a appris ?a, toi?? –C’est mon grand-père. –Un peu démodé. Bon. A ganche. Clément. –Aux armes, citoyens. Têtes de chiens... –Bon. A droite. –Les monos, c’est de la racaille. Ca fume et ?a boit pour tout ce que ?a travaille. –A ganche. –Coucou, hibou. Coucou, hibou. –Très bien. Alto. Ton fort?! Fais-moi voir, Cobin. Alors, je suis désolé, ?a n’existe pas, cette note. Viens un peu là.?M. Pépinot, donnez-moi la partition. Merci beaucoup. Ouvre tes mains. Tiens-les comme ?a. Voilà?! Je te nomme Pupitre?!?M. Pépinot, baguette?! Merci. Attention?! Au trois... Encore une fois. Et voilà.?Un, deux, trois, quatre. Le Querrec est au pain sec... Tous les soirs je leur fais travailler la manière simple de la composition. Carpentier s’est égaréééé. Nous sommes de Fond de l’Etang. C’est pour le moins déconcertant. Nous sommes de Fond de l’Etang. Et c’est bien ?a qui est embêtant?! –Pas mal. Ce n’était pas du

grand art, mais je captais leur attention. Pour aller plus loin, j’avais besoin maintenant du soutien de mes hiérarchies. –Quoi?? Une chorale?? –Oui. –Mon pauvre Mathieu, vous êtes complètement à c?té de la plaque. Une chorale?! Mais vous n’allez jamais leur tirer une note du gosier ou alors moi je suis le roi des... –?????? Non, je vous supplie, M. le Directeur, ne me dites pas le roi de quoi.–Pourquoi donc?? -Parce qu’ils chantent déjà. –Ah oui??–Oui, mais un tout petit peu. –Alors pourquoi êtes-vous venu me demander une autorisation que vous avez déjà prise?? –Je n’aime pas vos manières, vous m’entendez?? –?????? Monsieur le Directeur... –Vous m’embêtez. J’ai d’autres soucis en tête. Très bien. J’aimerais rire moi aussi. Faites-les donc chanter?! Mais ssi ?a tourne à la chienlit, vous perdez votre place. –Merci pour vos encouragements, Monsieur le Directeur?! 8 février. Lorsque j’attaque les premières répétitions, Rachin s’acharne contre Morhange. A sa sortie du cachot, il le condamne, pour l’exemple, à un mois de Travaux d’Intérêt Général. –Recommencez dès le début. Allez?! –Hé, la bonniche?! Tu n’oublieras pas de faire mon lit?! -15 février. Visite du docteur Dervaux, médecin psychiatre. Il nous apporte un cadeau. –Nous avons donc décidé de sortir ce gar?on de la maison de redressement de St. Ferréol afin d’étudier ses capacités d’adaptation à un univers plus...libéral. Contrairement à la plupart de ses camarades, Pascal Mondain commence à lire et à écrire. En tout cas, il sait parler. A peu près normalement. Nous avons soumis ses facultés intellectuelles au test Binet-Simon. –Ah, le test Binet-Simon. -Ah oui, il a été soumis également au test de Rorschach et Drüss Fables. –Excellent. –Ce test, ??comme vous le savez... –Ce test classait les enfants en sept catégories?: normaux, suffisants, limite, débiles légers, moyens, profonds, -Et pour finir, les imbéciles. Mondain se situe dans la zone limite. Ce n’est pas un démon à proprement parler, mais je dois vous prévenir?: Il a le profil d’un pervers instinct grégaire. –Ah, quand même... –Ca veut dire quoi, au juste?? –Et ben, le... Docteur?? –Tendance à la cruauté, au parasitisme, à la destruction, et surtout, surtout, à la mythomanie. –Voilà. –Il est déjà plein, des gens comme ?a ici... –Sauf qu’ici les enfants sont accès à des disciplines généralistes. Il est donc intéressant d’observer comment Mondain peut s’y intégrer. –C’est la moindre des choses. Nous essaierons tous d’être à la hauteur de vos attentes scientifiques. Messieurs, prenez en charge cet individu?! Je vous garde le déjeuner?? –Avec plaisir. –Portez-lui toute l’attention nécessaire?! Action-réaction. –Pas de cigarette ici. Pour bien entamer l’expérience, je devais tout d’abor

d affirmer mon autorité. –T’as vraiment une gueule de connard, toi?!–T’as intérêt de te tenir à carreau. Sinon, ?a va barder?! –D’accord. Ca va barder?? –Toi, tu connais certainement une chanson, non?? –Ben, ouais, mais... –Mais quoi?? –Ca va pas vous plaire. –Essaie toujours. Viens?! Allez?! Je t’écoute. –A la claire branlette, j’ai sorti mon poireau. Pour enculer Ginette sans lui faire de bobo. –Stop?! –Il y a longtemps que je t’encule... –Ca va. –Je te l’avais bien dit. –Pas mal. Il y a du travail, mais tu as déjà une bonne voix de baryton. –Une voix de quoi?? –De baryton. C’est pas une insulte. C’est quand on chante avec une voix grave. Mets-toi au fond avec les basses. –Putain?! –Et laisse ta putain tranquille. –Le prochain qui se marre, c’’est mon poing dans la gueule?! –Quand tu veux, Mondain?! Isolement terminé. Je vous ramène Pépinot. Vous l’avez oublié près de la grille. –Alors, Pépinot?? On n’est pas samedi. Au fait, je voulais vous dire... Dans les lettres que vous envoyez au parents... –Je n’en ai pas. –Oui, ben pour ceux qui en ont, rappelez-leur qu’ils peuvent venir vous voir le ler et le 3ème? jeudi de chaque mois. Morhange, tu commences déjà à être inattentif. Qu’est-ce que je viens de dire?? –Ben, je sais pas. –Je viens de dire que tu peux écrire à ta mère pour lui dire de venir te voir le ler et le 3ème jeudi de chaque mois. Ou les deux si elle le veut. T’as compris?? Seuls les punis n’y ont pas le droit, alors méfie-toi?! –Moi, mes vieux j’ai pas envie de les voir. –Oui, mais Morhange a peut-être envie de voir sa mère. –Peut-être qu’il n’est pas le seul. –Bon, tu vois, Morhange?? On a une vraie chorale. –Je m’en fous. –Quoi, je m’en fous?? Quelle est ta voix?? Montre la gamme, vas...DO... Allez?! Tu veux retourner d’où tu viens?? Allez, la gamme, vite?! La grossièreté ne te va pas très bien, mon p’tit gars. Tout le monde ne peut pas être Mondain. Bon, allez, on reprend. Bon, et où tu vas, toi?? –J’en ai marre, j’vais pisser. –Mondain, une minute?! Corbin. –Moi aussi, je peux aller pisser, M’sieur?? –Bon, allez, tout le monde sort. Et en silence?! Silence?! –Tu chantes bien, ma belle. T’en veux?? On t’a laissée toute seule?? Je vais te protéger, moi. Attends-moi?! On se ressemble, tous les deux. Moi, mes parents, c’est des enculés. Toi, ta mère, c’est pareil. Si elle veut plus de toi, c’est pour être tranquille. –Non, c’est parce qu’elle travaille. –Ah, c’est vrai, ce qu’ils disent alors les autres?? –Quoi?? –Que c’est une pute. –Je t’arrange la gueule. –Allez?! Toi, t’es mort?! –Ah, oui?? –Ce jour-là, Morhange manquait à l’appel de 15 h. Personne n’a jamais su d’où il revenait. Mais il était revenu. C’était l’essentiel. Ben, q

u’est-ce que tu fais là, toi?? –J’ai pas le droit de monter. –Comment ?a, t’as pas le droit?? Pourquoi ?a?? –J’ai pas de sous. –T’as pas de sous pour aller dormir?? Qu’est-ce que c’est que cette histoire?? –C’est Mondain. Il ne me laisse pas monter si je ne lui donne pas de sous. –Faut qu’on fasse gaffe. Là où j’étais avant, je me suis fait gauler par le pion. Alors j’ai d? lui régler son compte. –Comment?? –Un coup de ba?onnette. Je l’ai bien saigné. –Tu l’as tué?? –Un peu, oui. Ici c’est pareil. Faut pas qu’il me casse les couilles, votre Crane d’Oeuf. –Mathieu c’est bien. –Tu parles?! Par devant il te chante une berceuse, quand tu dors, ?a vient te tripoter la bite. Ceux-là, faut tous les crever?! –Bonsoir, messieurs. Bon appétit. –Monsieur, je vous jure, j’avais rien fait. –Je vois que tu fréquentes du bon monde, Corbin. Dégage?! Pour ce qu’il est du festin, ?a reste entre nous. Cadeau. Mais je te préviens?: tu ne parles plus à Pépinot?! T’approche pas de lui?! Je t’interdis même de le regarder?! Est-ce que c’est clair?? Un seul regarde vers lui, un seul, et ta vie se transforme en cauchemar. –Vois sur ton chemin. Gamins oubliés, égarés Tends-leur la main pour les mener vers d’autres lendemains. Sens, au coeur de la nuit L’onde d’espoir Ardeur de la vie Sentier de gloire –Qu’est-ce que tu fais là, Morhange?? –Rien, m’sieur. –Alors j’ai entendu des voix?? Ca doit être la fatigue. Article 8 du Règlement intérieur?: Il est interdit aux élèves de pénétrer seuls dans les classes. Avec M. Rachin tu le recopierais 100 fois pendant le matin. Sans compter s’il irait le dire à ta mère. –Je n’ai rien à foutre de ma mère. –Qu’est-ce qu’elle t’a fait?? Explique-moi?! –Je n’ai rien à vous dire. –Attends, j’ai pas fini. Tu vas pas t’en tirer comme ?a. Tout se paie ici. Demande à Pépinot. Morhange, toi, tu fais des choses qui ne te ressemblent pas. Faire le mur, te bagarrer, jouer le voyou. Tu fais peut-être rire les autres, mais pas moi. Alors à partir de demain, participation obligatoire à la chorale?! Les cours de musique. Tous les jours?! Allez, fille te coucher?! Allez?! 3 mars. Il ne peut pas s’en douter, mais moi, j’en suis s?r. Sa voix est un miracle. La promesse rare d’un don exceptionnel. Vous pouvez sortir en silence. J’ai dit en silence. Et peu à peu, alors que ma chorale progresse, j’apprivoise mon nouvel élève. Bonheurs enfantins Trop vite oubliés, effacés Une lumière dorée brille sans fin tout au bout du chimin. –Bon, prenez vos cahiers de calcul. –Comment Mathieu, c’est vous qui faites chanter les enfants?? –Oui, monsieur. –C’est un reproche?? –Oh, pas du tout. Au contraire, j’adore la musique. Il m’arrive parfois à moi-même de pousser la chansonnette. –Ah bon?? –Qu’est-ce qu’on attend pour

être heureux?? Qu’est-ce qu’on attend pour faire la tête?? –Bonne journée. –A vous aussi, cher collègue. Arithmétique. Page 27. –Messieurs, dames. Bonjour, madame. Pierre est prévenu. Il arrive. –Ca ne va pas?? –Tout va très bien. –Et ses dents?? –Ca c’est arrangé. –Vous lui avez dit que j’étais passée?? –Non. –Pourquoi?? –C’est-à-dire je préférais ne pas lui dire. Vous savez, Pierre est un gar?on très sensible...et doué. –Oui, pour faire l’imbécile. –Pas seulement. Et bien à ce propos, il faudrait que je vous parle. –Chanter?? Mais personne ne le lui a appris. –Mais il a un don. Faut faire quelque chose. –Bonjour. –Eh voilà, je vous laisse. N’hésitez pas à venir me voir. Je n’ai pas dit à ta mère que tu avais été puni. Je lui ai dit que tu étais chez le dentiste. Ne me trahis pas?! –Alors il para?t que tu chantes bien?? –Ouais. –Il a l’air content de toi, ce monsieur. Il est gentil avec toi?? –Ca va. –Il y a du linge propre et je t’ai fait ton gateau au chocolat. T’es content?? –Avril. Ces enfants m’inspirent. J’étais s?r, je savais qu’un jour viendrait où l’on jouerait ma musique. Je m’appelle Clément Mathieu. Je suis musicien et chaque nuit je compose pour eux. Caresse sur l’océan Pose l’oiseau si léger Sur la pierre d’une ?le immergée. Air éphémère de l’hiver Enfin ton souffle s’éloigne Loin dans les montagnes...Vire au vent tournoie déploie tes ailes Dans l’aube grise du levant Trouve un chemin vers l’arc-en-ciel Se découvrira le printemps Calme Sur l’océan... –C’était pas bien, M’sieur?? –Si, c’était bien. C’était très bien. –Avance, cochon?! Petit merdeux. Allez?! Avance?! –Qu’est-ce qu’il a fait?? –Il a volé ma montre. Dans ma chambre que je l’ai surpris. Alors je passe voir Rachin. Action-réaction. –Et vous l’emmenez où?? –Au cachot. 15jours?! Allez?! –Attendez?! –Attendez quoi?? –C’est mon seul baryton. –Mathieu. –Oui, Monsieur le Directeur?? –J’ai encore trouvé du graffiti sur... –Excusez-les, Monsieur le Directeur, c’est une balle perdue. –Ecartez-vous?! Mathieu, Chabert...avec moi. –Fin mai. Au fur et à mesure que les temps passe, j’enregistre de nouvelles victoires. Debout?! C’est l’heure?! –Leclerc. –Ouais?? –On est toujours copains?? –Ouais, pourquoi?? -5 et 3 ?a fait combien?? -53?! –T’es s?r?? –Ben, ouais?! –Merci. –C’est peut-être une illusion, mais pourtant, même notre directeur semble être gagné parle changement. –Regardez, c’est monsieur Maxence?! –Attention?! On ne bouge plus?! Souriez?! –Allez?! Dehors, Mondain?! Hé, p’tit, c’est fini. –Allez, allez?! Un, deux... –Chabert, je viens de voir M. Rachin, pour lui dire que la chorale de Mathieu était sensationnelle?! –Allez?! –Je su

is fatigué. –Mais t’es toujours fatigué?! Allez?! 29. Qu’est-ce qu’il vous a dit??-D’aller me faire foutre?! Voilà. –Il est où Mondain?? –Et vous n’avez pas noté sa disparition avant d’aller courir?? –Il était à l’appel ce matin, M. le Directeur. C’est après qu’il a d? partir. –Très bien, dans ce cas, j’interdis toute promenade jusqu’à la fin de l’année. –Il a pris beaucoup d’argent?? –La totalité. Près de 200,000 francs. Comment je fais pour payer mes fournisseurs maintenant?? Comment je le faire?? Jamais je n’aurais d? accepter de le prendre ici. Tout ?a pour une expérience... Je m’en foutrai des expériences?! Comme vous avec votre musique. Je devrais faire livrer du charbon pour l’eau chaude. Ca attendra la semaine prochaine. Entre-temps, je préviens la gendarmerie. –Quand il était dans son cercueil, il l’avait dure comme une carotte. Avec sa bite en arc de cercle il essayait d’ouvrir le couvercle?! –J’observe que le chant les rend intelligents, Mathieu. Ils sont en net progrès. –M. le Directeur, les gosses n’ont plus d’eau chaude depuis trois semaines. –L’eau froide c’est très bien pour la circulation. Sortez?! Au fait, Mathieu, finie, la chorale. –Mais, Monsieur le Directeur... –Merci, M. Mathieu. Oui, passez-moi la gendarmerie. –Je ne sais pas encore ce qu’on va faire pour la chorale, mais pour les gosses, on va chauffer au bois. –Il n’y a plus de bois. –Et ?a?? Réserve personnelle de?M. le Directeur. –Chabert. Action-réaction. Chabert m’a étonné. Je le prenais pour un double zélé de Rachin, mais c’était en fait un brave type qui considère le sport et la musique comme les moteurs essentiels de la cohésion nationale. –Le Querrec, je te vois pas ou quoi?? Avec son aide, j’organise la résistance. Notre chorale devient clandestine. Vous avez tendance à baisser en fin de phrase. Je vous demande pour la dernière fois de bien détacher chaque note. Bon, il est tard, on verra ?a demain. –Mais, M’sieur, on ne fait pas la deuxième partie?? –Je ne t’ai pas appris le solo. –Mais moi, je l’ai appris. –Comme ?a, tu l’as appris?? Ah?! Bon, seconde partie. –Allez. Dehors. –Le 13 mai, peu après 15 h, Mondain était de retour. –Où est l’argent?? –J’sais pas. –Alors qui me l’a volé?? –J’sais pas. C’est pas moi?! –T’en veux encore?? –Alors?? Il le frappe?? –Depuis une demi-heure. –Il est fou. –Il perd surtout son temps. Il ne dira rien, le gamin. –Bon. Et là on va recommencer depuis le début. Où est l’argent?? Parle?! Où est l’argent?? –Lache-le?! Lache-le?! Calme-toi?! Calme-toi?! –Ce gar?on vient d’avouer. C’est parfait?! Je rappelle tout de suite les gendarmes. Vous allez conna?tre d’autres maisons, mon petit?! Avec d’autres gardiens et d’autres barreaux. –Pour ne pas entamer leur moral

fragile, l’affaire Mondain a été dissimulée aux enfants. On l’avait renvoyé dans son école, point final. –Une poule produit en moyenne...84 oeufs par an. Bien nourrie...logée... –J’ai vu les filles de Rachin aujourd’hui. –Toutes nues?? –Non. -dans un poulailler aéré...et propre, elle en pond 150. Combien d’oeufs de plus peut ainsi obtenir le fermier qui élève...neuf poules?? –Bonne journée. –Ca fait du bien un peu de soleil. Nous allons vers de beaux jours. –Vous savez, Pierre m’étonne un peu plus chaque jour. –En tout cas, je voulais vous remercier de ce que vous faites pour lui. –Je le fais un peu pour vous aussi. Enfin, je veux dire, si Pierre va bien, vous aussi vous irez bien... –Laissez-moi faire. –Non, laissez, c’est rien. C’est de l’encre. –T’es chiant, imbécile?! –Tu veux qu’on nous enferme tous au cachot?? –Qu’est-ce qui se passe?? Pourquoi vous lui tapez dessus?? Dis-moi, toi, Bébert. –Ben, parce que c’est lui qui vous a jété l’encre. –Tu pouvais pas fermer ta gueule, toi?? –Tu me fais honte, Pierre. –Attendez. C’est pas grave. C’est juste de l’encre. Je le comprends, c’est de la fierté, c’est parce que vous êtes belle. –Belle?? –Je veux dire, vous n’avez rien à voir avec les autres mères qui viennent voir leurs gosses. –Parce que je vis seule, c’est ?a?? –Moi aussi. –Mais vous n’avez pas d’enfants. –Non. Enfin, j’en ai 60. Mais eux, ce qu’ils voient quand vous venez, c’est la femme qu’ils rêvent tous d’avoir. Enfin, la mère dont ils ont tant rêvé. Pour Pierre vous n’êtes pas un rêve. Vous êtes sa mère. Et comme tous les enfants, il n’aime pas partager. On doit absolument le sortir de cet internat où il perd son temps. Lui trouver une école de musique. –Ce que je voudrais c’est qu’il ait un vrai métier. –La musique c’est un vrai métier, à condition d’avoir un bagage solide. Il pourrait entrer au Conservatoire de Lyon. Je le suivrai pour qu’il ne prenne pas de mauvaises habitudes. Même là-bas on peut tomber sur de mauvais professeurs. –Et après?? –Après il deviendra ce qu’il doit devenir. Pierre est une exception et je vous jure que je fais tout pour qu’il s’épanouisse. Mais j’ai besoin de vous aussi. –Je comprends. Merci. –Non, ?a va pas. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui?? On dort?? Et toi, Boniface, t’as vu comment tu te tiens?? Tu crois qu’on peut chanter comme ?a?? Redresse-toi?! On repart à ??Si doux est le concert??. –Et mon solo?? –Quel solo?? –Mon solo. –Ah, oui, ton solo, non, il n’y a plus de solo. T’avais pas une mauvaise voix mais personne n’est indispensable. Tu chantes, tu chantes pas, ?a m’est égal. On peut bien se passer de toi. Ecoute. Bon, on reprend à... On reprend à ??? nuit??... ? nuit Viens apporter à la terre Le calme enchantement De ton mystère

–Mathieu. –Vous allez vous faire engueuler, M’sieur. –Mr. Chabert m’a dit qu’il était en ville?! Bon, merci, les enfants. Vous pouvez aller jouer dans la cour. –Vous m’embêtez, vous savez?? –Monsieur le Directeur, je vous promets, les devoirs sont faits. –Voilà que nos dames bienfaitrices ont eu vent de votre chorale. C’est la comtesse elle-même qui m’écrit. Elle nous rend visite, avec ses amis, dimanche prochain. Elle veut écouter ?a. –Mais c’est formidable. Enfin, j’veux dire, c’est bien. –Je vois ?a d’ici. Minauderies, musique. Pourquoi pas des petits-fours?? Vous me mettez ces corvées sur le dos avec vos imécilités... –Enfin, vous remarquerez que la musique ne dessert pas la discipline. Depuis quelque temps on a quand même eu moins de problèmes...-Hasard. –Je ne crois pas beaucoup au hasard, M. le D. –C’est ce que j’ai cru comprendre. Car qui en dehors de vous aurait eu parler de votre chorale à la Fondation?? –C’est moi. –Vous savez écrire, vous?? –M. Maxence a cru bien faire, sans doute... –Faites-moi grace de vos commentaires. Je n’aime pas vos manières, Mathieu. –J’ai l’impression que vous n’aimez pas grand-chose, Monsieur le Directeur. –M. Rachin. On vous demande au parloir. –On en parlera plus tard. –Pour vous. Des fois, je me dis qu’on aurait d? laisser Mondain l’étrangler. –Violette me remerciait de ce que je faisais pour son fils. Elle voulait m’en parler en privé et m’annon?ait quelque chose de très important. Rendez-vous au Café de la Place, le 20, à 16 heures. –J’ai écrit au Conservatoire de Lyon. Je connais un peu le directeur. Il m’a gentiment répondu qu’il serait ravi d’auditionner et en cas d’admission, il ferait tout pour lui obtenir une bourse. –De ce c?té-là, je pense que les choses vont être plus simples désormais. –Ah, bon?? –Oui. Depuis que je vous ai rencontré, Je... enfin...Ma vie a... Comment dire?? –Basculé?? –Oui. Grace à vous. –J’aurais pas pu imaginer que... –Moi non plus, j’y croyais plus. Remarquer, j’ai peut-être tort de m’emballer trop vite. –Ah, non. Non, vous pouvez me faire confiance. –C’est vrai que vous m’avez porté chance. –Chance?? –J’ai rencontré quelqu’un. C’est un ingénieur. De Lyon justement. Je l’ai connu au café. Il travaille dans la région pour la construction d’un pont. Ca va?? –Ca va. C’est une chance formidable pour vous et pour Pierre. –Ne m’en voulez pas, je suis obligée de filer. Ca me ferait plaisir que nous puissions déjeuner tous les trois un de ces jours vous pourrez lui parler de Pierre. Vous voulez bien?? –Pourquoi pas?? –Au revoir. –Au revoir. –Et merci pour tout. J’oubliais. Ne dites rien à Pierre pour l’instant. –Excusez-moi. Je peux prendre la chaise?? –Oui, oui. –Merci. –Madame la Comtesse, veuillez

accepter quelques fleurs. –Je n’ai pas tout saisi, mais je comprends l’intention. Merci, mon petit. Tenez. –Mme. La Comtesse?; permettez-moi de vous présenter M. Mathieu, notre surveillant qui fait chanter ces chers enfants. –Madame la Comtesse. –Mes compliments, monsieur. Nous suivons avec beaucoup d’intérêt les méthodes pleines de compréhension de M. Rachin. Méthodes auxquelles nous vous remercions d’apporter votre aide. Au fait, cette chorale, c’est une idée de...?? –C’est-à-dire... –Euh, de moi, Madame la Comtesse?! De moi. –Je suis, en effet, très heureux, Madame, de porter mon aide à un directeur aussi compréhensif. –Eh bien, faites-les chanter?! –Monsieur Rachin est un modeste?; il n’aime pas les compliments. –Voilà. –Alors, qu’est-ce que vous allez nous faire entendre?? –??La Nuit des Rameaux??, Madame la Comtesse. –Oh, ?a doit être magnifique. Excusez-moi?? Qui est ce p’tit gar?on qui se tient à l’écart?? C’est un puni?? –Celui-là?? –Oui. –Celui-là, c’est un cas à part. Permettez?? Et dans les yeux de Morhange qui suivaient si bien ma mesure, je lisais tout à coup beaucoup de choses?: de la fierté, la joie d’être pardonné, mais aussi-et c’était bien nouveau pour lui, comme de la reconnaissance. Premier jour de l’été. Notre chorale compte un nouvel élément. –Excusez-moi, j’ai raté la reprise. Au temps pour moi. Allez-y. –Bon, encore. Je sens dans le regard de mes gosses des désirs d’escapade, de construire des cabanes au plus près du ciel. Ce beau temps les rend tristes. –Allez voir?: c’est important. J’étais en train d’effacer le graffiti sur les lieux des toilettes, j’ai soulevé une pierre et j’ai trouve ?a. –C’est l’harmonica de Corbin. –Et ?a. Il y a au moins 200,000 là-dedans. –Personne ne savait où était ta planque. Alors ne me dis pas que l’argent est arrivé là par hasard. Tu sais que Mondain a été renvoyé parce qu’on l’avait accusé de vol. –Je ne savais pas. –C’est vrai. Tu savais pas. Enfin, maintenant je te le dis. Qu’est-ce qui t’a pris?? Tu voulais faire quoi de tout cet argent?? –Si je vous dis, vous ne le direz à personne?? –Personne. Je te le jure. –Je voulais me payer... –Te payer quoi?? –Une montgolfière. –Je ne sais pas qui a commis ce vol, mais c’est bien la preuve que Mondain est innocent. Il serait jamais parti sans l’argent. –Je ferai l’enquête après-demain. Mais ne vous faites pas du mauvais sang, Mathieu. Si Mondain n’est pas coupable aujourd’hui, il le sera une autre fois. On ne peut rien pour ce genre d’individus. –Il y a une justice, quand même?! –Justement, elle s’occupera de lui. –M. le Directeur, attendez-moi?! Attendez-moi?! –Vous partez vous aussi?? –Je profite de la voiture. Je vais passer les vacances en famille. Chez ma soeur. Il y a un piano.

–Vous savez ce qu’il va faire à Lyon, Rachin?? –Je crois qu’il va discuter du bilan financier de notre comité patronal. –Non?? –Si. Mais en vérité il va surtout faire des ronds de jambe pour son avancement et sa décoration. –Vous pensez qu’il obtiendra ce qu’il veut?? –Habile comme il est?? Il va présenter un bilan idyllique de son établissement en passant sous silence toutes les horreurs que vous connaissez. Et puis il va s’attribuer la réussite de votre chorale. –Réussite?? –Ah si?! J’ai entendu, hein. C’est très bien. –M’sieur, c’est vrai que Langlois est parti avec le dirlo?? –Oui, Chabert et Carpentier ont encore deux semaines de vacances. On est les ma?tres des baraques. –Alors il n’y a pas cours aujourd’hui?? –Non. –Qu’est-ce qu’on va faire?? –La sieste. –J’ai peut-être mieux. –Merci.–Sans vouloir vous... –Votre rosette?? –Oui. –L’oiseau est dans le nid, M. Rachin. –Ah, je ne sais comment vous remercier. –Désolé, M. le Directeur. On vous demande au téléphone. –Excusez-moi, je... –Monsieur le Directeur?! Faites quelque chose?! Mon fils est là-haut?! –Laissez-moi passer?! –Le feu avait pris sous les toits. Les flammes dévoraient les dortoirs, où les enfants avaient été vus pour la dernière fois. -60 gamins disparus, piégés comme des rats. Pour Rachin c’était son avancement, sa légion d’honneur qui br?laient sous ses yeux. Quand, tout à coup... –Après le déjeuner, je les ai fait passer par la porte du potager pour ne pas être vus de la Mère Marie et des gens du village. Et puis, puis nous sommes allés dans la forêt de Lignan. –Qu’est-ce que vous alliez faire là-bas?? –Faire un jeu de piste. Ils étaient contents, hein... –Inutile de vous dire, M. Maxence, que je réprouve une déception définitive à votre égard. –M. le Directeur, j’assume l’entière responsabilité de cette fugue. M. Maxence n’a pas cessé un instant de vouloir me dissuader. –C’est ce qu’on appelle ??manquer de conviction??. –De l’autre c?té on peut aussi considérer qu’on a sauvé les vies de ces enfants. –Oui, enfin, si vous n’aviez pas laissé l’établissement sans surveillance, il n’y aurait pas eu d’incendie. Bon Dieu, je ne sais pas pourquoi je continue de vous écouter. Bon, M. Maxence, en considération de vos longs services, vous subirez seulement une mise à pied. Quant à vous, M. Mathieu, vous êtes renvoyé. Pour avoir failli au règlement. –Puisque c’est comme ?a, mettez-moi à la porte aussi. –Ce n’est pas à vous de décider. –C’est gentil de votre part, M. Maxence, mais je crois qu’on a encore besoin de vous ici. Pensez aux gosses puisque ce monsieur n’y pense jamais. –J’ai préparé votre compte. Tenez?! Vous partez immédiatement, par l’autocar de 18 h. Je vous défends de revoir même un instant vos an

ciens élèves. –Comment ?a?? –M. Maxence, vous y veillerez. Allez, sortez?! M. le Directeur, avant de nous séparer, permettez-moi de vous dire ce que je pense de vous. –Je le sais, Mathieu. –Vous êtes un homme incompétent, profondément méchant. –Et eux?? –Ils n’ont pas choisi d’être ici. –Mais moi non plus. Je n’ai jamais eu la vocation de devenir un éducateur. Et ne me dites pas que vous rêviez de vous enterrer ici, dans le trou du cul du monde. Vous aviez d’autres ambitions?? Ben moi aussi?! –Ce n’est pas une raison pour leur faire payer votre échec. –Si vous croyez que ?a m’amuse de jouer le garde-chiourme?? Faut bien que quelqu’un le fasse. Mais allez-y, vous?! Prenez votre baton de pèlerin, montez à Paris. Et vois les ministres?! Toc-toc-toc.???Bonjour. Je suis Mathieu. Il faut de vrais éducateurs, pas des toquards.?? Engagez-vous, luttez, puisque vous avez la foi, Mathieu. Saint Mathieu. Vous n’êtes qu’un musicien raté. Un pion. Juste un p’tit pion. Pion. Pion. Pion. ??Qu’est-ce que vous faites dans la vie M. Mathieu???????Je suis pion.?? Pion. Pion. Pion. PION?! –Vous êtes fou. –Je suis fatigué. Allez au diable. –Je le quitte, au contraire. J’avais espéré que quelques élèves forceraient la consigne pour me faire leurs adieux. Mais rien. La sagesse de ces enfants ressemblait bien à de l’indifférence. Et Morhange... Enfin. ??A bient?t, M. Mathieu.?????Au revoir, Crane d’obus.?? Sur le premier j’avais reconnu l’écriture soignée de Boniface. Les fautes d’orthographe, c’était Pépinot, naturellement. Cette autre, avec ses notes de musique, portait la signature de Morhange. Et celui-ci... Et celui-là... –Silence?! Faites-les taire?! –Ils se sont enfermés à clé. Ouvrez?! –A cet instant je ressentis une bouffée de joie et d’optimisme. J’aurais voulu le crier au monde entier. Mais qui m’aurait écouté?? Moi, dont personne ne connaissait l’existence. Le grand artiste ayant vite retrouvé sa condition d’homme. Je m’appelle Clément Mathieu, musicien raté, pion au ch?mage. ??Je m’appelle Clément Mathieu, musicien raté, pion au ch?mage.?? -Et la suite?? –Il n’a jamais pris sion de l’écrire. Mais moi, je peux te la raconter. –Et Pépinot m’avait répondu. Le lendemain, sur le chemin de retour, mon enfance me sautait à la gorge. Après le renvoi de Mathieu, ma mère me reprit avec elle. Nous sommes partis à Lyon où je fus re?u au Conservatoire. L’ingénieur voulut me remettre en pension. Elle refusa. Il nous quitta. Chabert, Langlois et le père Maxence se sont unis pour dénoncer les méthodes abusives de Rachin. Les enfants furent interrogés, Rachin renvoyé. Clément Mathieu a continué à donner des cours de musique jusqu’à la fin de sa vie, sans chercher à se faire conna?tre. Tout ce qu’il faisait, il le gardait pour lui. Pour lui?? Non, pas seulement. –M. Mathieu. M. Mathie

u. –Attendez-moi deux secondes. –M. Mathieu. –Qu’est-ce que tu fais?? –Vous pouvez m’emmener avec vous?? –?????? M’sieur.–Je ne peux pas faire ?a. Tu es sorti de l’intenat. Tu vas te faire punir. –S’il vous pla?t. –On peut y aller là?? –Oui, j’arrive. –J’ai pas le droit. Je ne peux pas t’emmener. Allez, repars?! Vas-y?! Vas-y?! –Pépinot avait raison d’y croire. Le jour du renvoi de Mathieu, c’était un samedi.

更多相关推荐:
《放牛班的春天》观后感

放牛班的春天观后感初次听到这个电影的名字我展开了想象放牛班这是一个怎样的班级呢是一个孩子们自由散漫无心学习调皮捣蛋让许多老师头疼的班级春天总是给人带来新的希望有生气有活力有新的面貌是怎样一位老师给放牛班带来了春...

电影放牛班的春天观后感

电影放牛班的春天观后感电影放牛班的春天gt观后感难得周末外面淅淅淋淋的下着雨阻挡了一切外出的脚步临窗听雨终究是达不到那个境界吧打开电脑又一次观看了放牛班的春天记不清多少次看它了第四or第五次但每次确实都有新的体...

《放牛班的春天》电影观后感

放牛班的春天电影观后感记一个平凡的老师观电影放牛班的春天有感作者戴逸群曾经有成为音乐家的梦想曾经有组建一个优秀的儿童合唱团的愿望但最终还是成为一个默默无闻的人一个平凡的老师但我想在教师这个岗位上对孩子而言他定是...

《放牛班的春天》电影观后感

放牛班的春天电影观后感优美的音乐声再次响起时意味着电影放牛班的春天接近了尾声第一次看这部影片看到名字还在诧异它怎么会归类为心理类的电影影片中的孩子们在学校遭受几乎变态式的教育方法大部分孩子的心理或多或少出现了问...

放牛班的春天观后感

放牛班的春天无疑是一部经典的电影这是一部很奇怪的电影没有什么曲折的情节也没有法国人那种絮絮叨叨的幽默但却能让人看得流眼泪点点滴滴的感动和体悟会有一种灵魂被渗透的感觉就好像是隐藏在阴云中的春雷雷声缓慢地浸透整个云...

放牛班的春天观后感

放牛班的春条影评摘要一群本性善良却又调皮的孩子一位温和而爱护孩子的教师构成了整个故事框架影片讲述了一个发生在寄宿学校的故事影片的开头孩子们的调皮捣蛋让我们感到恐怖而所谓的行动反应规则也让我们感到寒心在那种的环境...

放牛班的春天观后感

为平凡的人生增添一抹亮色放牛班的春天观后梁圣柏正月十三下午马家寨乡教育总支组织全乡教师观看了法国影片放牛班的春天该片讲述的是一群问题少年在封闭严厉的管教学校里的生活由于校长的残暴老师的冷酷学生们更加反叛这时正处...

电影《放牛班的春天》观后感1000字

电影放牛班的春天观后感1000字放牛班的春天gt观后感也许没有人会知道在法国某个小镇的郊外通过一条幽静而长远的梧桐树围成的小道有这样一所监狱般的寄宿学院他们的校长冷酷无情虚伪而残忍里面住着的学生们无法避免地成为...

放牛班的春天观后感

放牛班的春天观后感很庆幸在形势与政策课上老师为我们播放了让我至今还还清晰记得的影片放牛班的春天里面的动人故事情节深深震撼了我的心灵给了我心灵一次难得的洗礼19xx年当马修一位失业的音乐教师在一所管教寄宿学校找到...

法国电影:《放牛班的春天》观后感

法国电影放牛班的春天观后感放牛班的春天这部电影主要描写了发生在池塘底教养院一群行为有严重偏差的学生和一位名叫克雷蒙马修的落泊音乐家代课老师之间的故事看了这部电影我感触颇多故事中代课老师克雷蒙马修对学生的无私的超...

放牛班的春天观后感

放牛班的春天读后感当听到这部影片的名字时首先给我的感觉是温暖的在春天这个温暖的季节发生的故事自然会让人觉得温暖可是当影片开始播放的时候我发现这影片的感觉并不是我开始想象的那样背景音乐总是略带着一些忧伤紧张把整部...

放牛班的春天观后感

放牛班的春天观后感很有幸借着周五学校开会的机会我能和老师们一起欣赏了这部法国影片放牛班的春天一起感受着一个学监和一群问题学生之间发生的一些平淡又令人感动的故事这是一个极具教育意义的影片从不同的角度能学到不同的知...

电影放牛班的春天观后感(37篇)