读《莫泊桑短篇小说》有感

时间:2024.3.19

读《莫泊桑短篇小说》有感

合书而坐,书本的墨香还萦绕在鼻腔之间,没有纤巧华美的词藻,却用清澈如水的语言描绘了当时真实的现状,一口气读完此书犹如看来一部无声的电影却能给人以无比震撼,只能随着情节的发展急转直下,让人回味无穷。

留给人印象最深的是《羊脂球》。羊脂球随然是个受人歧视的妓女,却有一颗善良的心,在马车上她慷慨地邀请别人分享她的食物,而“几位太太对这个妓女的憎恨简直到了极点,恨不得杀了她,或者把她连同她的那些食物统统扔到车下的雪地里,作者通过看似平淡的几句话吧道貌岸然的资产阶级人物的丑恶形象写出来在最后羊脂球却以悲剧的收场“羊脂球一直在哭泣。”让人不得不为她的悲惨的遭遇而叹息。

《两个朋友》也描绘了社会残酷的画卷,他们在钓鱼时碰到的德国兵,被当作间谍枪毙了,他们钓到的鲈鱼成了德国人的盘中餐,虽然作者无一点点评论,但却让读者不得不为德国兵的可耻行径而愤怒。 看到了以上种种,也让我不得不联想到现实社会中想《羊脂球》那样 冷漠的人。有些不法商贩为了自己的利益出售过期的食品。在看到别人遭遇不幸是没有丝毫的同情甚至幸灾乐祸,我为人心的冷漠感到震惊,于是我怀念善良,善良,生命对生命的同情,那么普通的品质,今天却成了稀有之物。。一切罪恶的搜开始于同情心的麻木和死亡,由此下去可以干一切坏事,正如那些德国兵。如果那些人多一点善良,那两个钓鱼人就不会落此下场。善良今人怀念的品质我期待今


第二篇:莫泊桑短篇小说 一生 Maupassant - Une Vie


UNE VIE

-- I --

Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas. L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre. Des rafales passaient pleines d'une chaleur lourde. Le ronflement des ruisseaux débordés emplissait les rues désertes où les maisons, comme des éponges, buvaient l'humidité qui pénétrait au-dedans et faisait suer les murs de la cave au grenier. Jeanne, sortie la veille du couvent, libre enfin pour toujours, prête à saisir tous les bonheurs de la vie dont elle rêvait depuis si longtemps, craignait que son père hésit?t à partir si le temps ne s'éclaircissait pas, et pour la centième fois depuis le matin elle interrogeait l'horizon.

Puis elle s'aper?ut qu'elle avait oublié de mettre son calendrier dans son sac de voyage. Elle cueillit sur le mur le petit carton divisé par mois, et portant au milieu d'un dessin la date de l'année courante 1819 en chiffres d'or. Puis elle biffa à coups de crayon les quatre premières colonnes, rayant chaque nom de saint jusqu'au 2 mai, jour de sa sortie du couvent.

Une voix, derrière la porte, appela: "Jeannette!"

Jeanne répondit: "Entre, papa." Et son père parut.

Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds était un gentilhomme de l'autre siècle, maniaque et bon. Disciple enthousiaste de J.-J. Rousseau, il avait des tendresses d'amant pour la nature, les champs, les bois, les bêtes.

Aristocrate de naissance, il ha?ssait par instinct quatre-vingt-treize; mais philosophe par tempérament, et libéral par éducation, il exécrait la tyrannie d'une haine inoffensive et déclamatoire.

Sa grande force et sa grande faiblesse, c'était la bonté, une bonté qui n'avait pas assez de bras pour caresser, pour donner, pour étreindre, une bonté de créateur, éparse, sans résistance, comme l'engourdissement d'un nerf de la volonté, une lacune dans l'énergie, presque un vice.

Homme de théorie, il méditait tout un plan d'éducation pour sa fille, voulant la faire heureuse, bonne, droite et tendre.

Elle était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison, puis, malgré les pleurs de la mère, elle fut mise au Sacré-Coeur.

Il l'avait tenue là sévèrement enfermée, clo?trée, ignorée et ignorante des choses

humaines. Il voulait qu'on la lui rend?t chaste à dix-sept ans pour la tremper lui-même dans une sorte de bain de poésie raisonnable; et, par les champs, au milieu de la terre fécondée, ouvrir son ?me, dégourdir son ignorance à l'aspect de l'amour na?f, des tendresses simples des animaux, des lois sereines de la vie.

Elle sortait maintenant du couvent, radieuse, pleine de sèves et d'appétits de bonheur, prête à toutes les joies, à tous les hasards charmants que dans le désoeuvrement des jours, la longueur des nuits, la solitude des espérances, son esprit avait déjà parcourus. Elle semblait un portrait de Véronèse avec ses cheveux d'un blond luisant qu'on aurait dit avoir déteint sur sa chair, une chair d'aristocrate à peine nuancée de rose, ombrée d'un léger duvet, d'une sorte de velours p?le qu'on apercevait un peu quand le soleil la caressait. Ses yeux étaient bleus, de ce bleu opaque qu'ont ceux des bonshommes en fa?ence de Hollande.

Elle avait, sur l'aile gauche de la narine, un petit grain de beauté, un autre à droite, sur le menton, où frisaient quelques poils si semblables à sa peau qu'on les distinguait à peine. Elle était grande, m?re de poitrine, ondoyante de la taille. Sa voix nette semblait parfois trop aigu?; mais son rire franc jetait de la joie autour d'elle. Souvent, d'un geste familier, elle portait ses deux mains à ses tempes comme pour lisser sa chevelure.

Elle courut à son père et l'embrassa, en l'étreignant: "Eh bien, partons-nous?" dit-elle. Il sourit, secoua ses cheveux déjà blancs, et qu'il portait assez longs, et, tendant la main vers la fenêtre:

"Comment veux-tu voyager par un temps pareil?"

Mais elle le priait, c?line et tendre: "Oh! papa, partons, je t'en supplie. Il fera beau dans l'après-midi.

- Mais ta mère n'y consentira jamais.

- Si, je te le promets, je m'en charge.

- Si tu parviens à décider ta mère, je veux bien, moi. "

Et elle se précipita vers la chambre de la baronne. Car elle avait attendu ce jour du départ avec une impatience grandissante.

Depuis son entrée au Sacré-Coeur elle n'avait pas quitté Rouen, son père ne permettant aucune distraction avant l'?ge qu'il avait fixé. Deux fois seulement on l'avait emmenée quinze jours à Paris, mais c'était une ville encore, et elle ne rêvait que la campagne.

Elle allait maintenant passer l'été dans leur propriété des Peuples, vieux ch?teau de famille planté sur la falaise près d'Yport; et elle se promettait une joie infinie de cette vie libre au bord des flots. Puis il était entendu qu'on lui faisait don de ce manoir, qu'elle habiterait toujours lorsqu'elle serait mariée.

Et la pluie, tombant sans répit depuis la veille au soir, était le premier gros chagrin de son existence.

Mais, au bout de trois minutes, elle sortit, en courant, de la chambre de sa mère, criant par toute la maison: "Papa, papa! maman veut bien; fais atteler."

Le déluge ne s'apaisait point; on e?t dit même qu'il redoublait quand la calèche s'avan?a devant la porte.

Jeanne était prête à monter en voiture lorsque la baronne descendit l'escalier, soutenue d'un c?té par son mari, et, de l'autre, par une grande fille de chambre forte et bien découplée comme un gars. C'était une Normande du pays de Caux, qui paraissait au moins vingt ans, bien qu'elle en e?t au plus dix-huit. On la traitait dans la famille un peu comme une seconde fille, car elle avait été la soeur de lait de Jeanne. Elle s'appelait Rosalie.

Sa principale fonction consistait d'ailleurs à guider les pas de sa ma?tresse devenue énorme depuis quelques années par suite d'une hypertrophie du coeur dont elle se plaignait sans cesse.

La baronne atteignit, en soufflant beaucoup, le perron du vieil h?tel, regarda la cour où l'eau ruisselait et murmura: "Ce n'est vraiment pas raisonnable."

Son mari, toujours souriant, répondit: "C'est vous qui l'avez voulu, madame Adéla?de." Comme elle portait ce nom pompeux d'Adéla?de, il le faisait toujours précéder de "madame" avec un certain air de respect un peu moqueur.

Puis elle se remit en marche et monta péniblement dans la voiture dont tous les ressorts plièrent. Le baron s'assit à son c?té, Jeanne et Rosalie prirent place sur la banquette à reculons.

La cuisinière Ludivine apporta des masses de manteaux qu'on disposa sur les genoux, plus deux paniers qu'on dissimula sous les jambes; puis elle grimpa sur le siège à c?té du père Simon, et s'enveloppa d'une grande couverture qui la coiffait entièrement. Le concierge et sa femme vinrent saluer en fermant la portière; ils re?urent les dernières recommandations pour les malles qui devaient suivre dans une charrette; et on partit. Le père Simon, le cocher, la tête baissée, le dos arrondi sous la pluie, disparaissait dans son carrick à triple collet. La bourrasque gémissante battait les vitres, inondait la chaussée.

La berline, au grand trot des deux chevaux, dévala rondement sur le quai, longea la ligne des grands navires dont les m?ts, les vergues, les cordages se dressaient tristement dans le ciel ruisselant comme des arbres dépouillés; puis elle s'engagea sur le long boulevard du mont Riboudet.

Bient?t on traversa les prairies; et de temps en temps un saule noyé, les branches tombantes avec un abandonnement de cadavre, se dessinait gravement à travers un

brouillard d'eau. Les fers des chevaux clapotaient et les quatre roues faisaient des soleils de boue.

On se taisait; les esprits eux-mêmes semblaient mouillés comme la terre. Petite mère se renversant appuya sa tête et ferma les paupières. Le baron considérait d'un oeil morne les campagnes monotones et trempées. Rosalie, un paquet sur les genoux, songeait de cette songerie animale des gens du peuple. Mais Jeanne, sous ce ruissellement tiède, se sentait revivre ainsi qu'une plante enfermée qu'on vient de remettre à l'air; et l'épaisseur de sa joie, comme un feuillage, abritait son coeur de la tristesse. Bien qu'elle ne parl?t pas, elle avait envie de chanter, de tendre au-dehors sa main pour l'emplir d'eau qu'elle boirait; et elle jouissait d'être emportée au grand trot des chevaux, de voir la désolation des paysages, et de se sentir à l'abri au milieu de cette inondation.

Et sous la pluie acharnée les croupes luisantes des deux bêtes exhalaient une buée d'eau bouillante.

La baronne, peu à peu, s'endormait. Sa figure qu'encadraient six boudins réguliers de cheveux pendillants s'affaissa peu à peu, mollement soutenue par les trois grandes vagues de son cou dont les dernières ondulations se perdaient dans la pleine mer de sa poitrine. Sa tête, soulevée à chaque aspiration, retombait ensuite; les joues s'enflaient, tandis que, entre ses lèvres entrouvertes, passait un ronflement sonore. Son mari se pencha sur elle, et posa doucement, dans ses mains croisées sur l'ampleur de son ventre, un petit portefeuille en cuir.

Ce toucher la réveilla; et elle considéra l'objet d'un regard noyé, avec cet hébétement des sommeils interrompus. Le portefeuille tomba, s'ouvrit. De l'or et des billets de banque s'éparpillèrent dans la calèche. Elle s'éveilla tout à fait; et la gaieté de sa fille partit en une fusée de rires.

Le baron ramassa l'argent, et, le lui posant sur les genoux: "Voici, ma chère amie, tout ce qui reste de ma ferme d'?letot. Je l'ai vendue pour faire réparer les Peuples où nous habiterons souvent désormais."

Elle compta six mille et quatre cents francs et les mit tranquillement dans sa poche. C'était la neuvième ferme vendue ainsi sur trente et une que leurs parents avaient

laissées. Ils possédaient cependant encore environ vingt mille livres de rentes en terres qui, bien administrées, auraient facilement rendu trente mille francs par an.

Comme ils vivaient simplement, ce revenu aurait suffi s'il n'y avait eu dans la maison un trou sans fond toujours ouvert, la bonté. Elle tarissait l'argent dans leurs mains comme le soleil tarit l'eau des marécages. Cela coulait, fuyait, disparaissait. Comment? Personne n'en savait rien. ? tout moment l'un d'eux disait: "Je ne sais comment cela s'est fait, j'ai dépensé cent francs aujourd'hui sans rien acheter de gros. "

Cette facilité de donner était du reste un des grands bonheurs de leur vie; et ils s'entendaient sur ce point d'une fa?on superbe et touchante.

Jeanne demanda: "Est-ce beau, maintenant, mon ch?teau?"

Le baron répondit gaiement: "Tu verras, fillette."

Mais peu à peu, la violence de l'averse diminuait; puis ce ne fut plus qu'une sorte de brume, une très fine poussière de pluie voltigeant. La vo?te des nuées semblait s'élever, blanchir; et soudain, par un trou qu'on ne voyait point, un long rayon de soleil oblique descendit sur les prairies.

Et, les nuages s'étant fendus, le fond bleu du firmament parut; puis la déchirure

s'agrandit comme un voile qui se déchire; et un beau ciel pur d'un azur net et profond se développa sur le monde.

Un souffle frais et doux passa, comme un soupir heureux de la terre; et, quand on longeait des jardins ou des bois, on entendait parfois le chant alerte d'un oiseau qui séchait ses plumes.

Le soir venait. Tout le monde dormait maintenant dans la voiture, excepté Jeanne. Deux fois on s'arrêta dans des auberges pour laisser souffler les chevaux et leur donner un peu d'avoine avec de l'eau.

Le soleil s'était couché; des cloches sonnaient au loin. Dans un petit village on alluma les lanternes; et le ciel aussi s'illumina d'un fourmillement d'étoiles. Des maisons éclairées apparaissaient de place en place, traversant les ténèbres d'un point de feu; et tout d'un coup, derrière une c?te, à travers des branches de sapins, la lune, rouge, énorme, et comme engourdie de sommeil, surgit.

Il faisait si doux que les vitres demeuraient baissées. Jeanne, épuisée de rêve, rassasiée de visions heureuses, se reposait maintenant. Parfois l'engourdissement d'une position prolongée lui faisait rouvrir les yeux; alors elle regardait au-dehors, voyait dans la nuit lumineuse passer les arbres d'une ferme, ou bien quelques vaches ?à et là couchées en un champ, et qui relevaient la tête. Puis elle cherchait une posture nouvelle, essayait de ressaisir un songe ébauché; mais le roulement continu de la voiture emplissait ses oreilles, fatiguait sa pensée et elle refermait les yeux, se sentant l'esprit courbaturé comme le corps.

Cependant on s'arrêta. Des hommes et des femmes se tenaient debout devant les portières avec des lanternes à la main. On arrivait. Jeanne subitement réveillée sauta bien vite. Père et Rosalie, éclairés par un fermier, portèrent presque la baronne tout à fait exténuée, geignant de détresse, et répétant sans cesse d'une petite voix expirante: "Ah! mon Dieu! mes pauvres enfants!" Elle ne voulut rien boire, rien manger, se coucha et tout aussit?t dormit.

Jeanne et le baron soupèrent en tête-à-tête.

Ils souriaient en se regardant, se prenaient les mains à travers la table; et, saisis tous deux d'une joie enfantine, ils se mirent à visiter le manoir réparé.

C'était une de ces hautes et vastes demeures normandes tenant de la ferme et du ch?teau, b?ties en pierres blanches devenues grises, et spacieuses à loger une race.

Un immense vestibule séparait en deux la maison et la traversait de part en part, ouvrant ses grandes portes sur les deux faces. Un double escalier semblait enjamber cette entrée, laissant vide le centre, et joignant au premier ses deux montées à la fa?on d'un pont. Au rez-de-chaussée, à droite, on entrait dans le salon démesuré, tendu de tapisseries à feuillages où se promenaient des oiseaux. Tout le meuble, en tapisserie au petit point, n'était que l'illustration des Fables de La Fontaine; et Jeanne eut un tressaillement de plaisir en retrouvant une chaise qu'elle avait aimée, étant tout enfant, et qui représentait l'histoire du Renard et de la Cigogne.

? c?té du salon s'ouvraient la bibliothèque pleine de livres anciens, et deux autres

pièces inutilisées; à gauche, la salle à manger en boiseries neuves, la lingerie, l'office, la cuisine et un petit appartement contenant une baignoire.

Un corridor coupait en long tout le premier étage. Les dix portes des dix chambres s'alignaient sur cette allée. Tout au fond, à droite, était l'appartement de Jeanne. Ils y entrèrent. Le baron venait de le faire remettre à neuf, ayant employé simplement des tentures et des meubles restés sans usage dans les greniers.

Des tapisseries d'origine flamande, et très vieilles, peuplaient ce lieu de personnages singuliers.

Mais, en apercevant son lit, la jeune fille poussa des cris de joie. Aux quatre coins, quatre grands oiseaux de chêne, tout noirs et luisants de cire, portaient la couche et paraissaient en être les gardiens. Les c?tés représentaient deux larges guirlandes de fleurs et de fruits sculptés; et quatre colonnes finement cannelées, que terminaient des chapiteaux corinthiens, soulevaient une corniche de roses et d'Amours enroulés. Il se dressait monumental, et tout gracieux cependant, malgré la sévérité du bois bruni par le temps.

Le couvre-pied et la tenture du ciel de lit scintillaient comme deux firmaments. Ils

étaient faits d'une soie antique d'un bleu foncé qu'étoilaient par places de grandes fleurs de lis brodées d'or.

Quand elle l'eut bien admiré, Jeanne, élevant sa lumière, examina les tapisseries pour en comprendre le sujet.

Un jeune seigneur et une jeune dame habillés en vert, en rouge et en jaune, de la fa?on la plus étrange, causaient sous un arbre bleu où m?rissaient des fruits blancs. Un gros lapin de même couleur broutait un peu d'herbe grise.

Juste au-dessus des personnages, dans un lointain de convention, on apercevait cinq petites maisons rondes, aux toits aigus; et là-haut, presque dans le ciel, un moulin à vent tout rouge.

De grands ramages, figurant des fleurs, circulaient dans tout cela.

Les deux autres panneaux ressemblaient beaucoup au premier, sauf qu'on voyait sortir des maisons quatre petits bonshommes vêtus à la fa?on des Flamands et qui levaient les bras au ciel en signe d'étonnement et de colère extrêmes.

Mais la dernière tenture représentait un drame. Près du lapin qui broutait toujours, le jeune homme étendu semblait mort. La jeune dame, le regardant, se per?ait le sein d'une épée, et les fruits de l'arbre étaient devenus noirs.

Jeanne renon?ait à comprendre quand elle découvrit dans un coin une bestiole

microscopique, que le lapin, s'il e?t vécu, aurait pu manger comme un brin d'herbe. Et cependant c'était un lion.

Alors elle reconnut les malheurs de Pyrame et de Thysbé; et, quoiqu'elle sour?t de la simplicité des dessins, elle se sentit heureuse d'être enfermée dans cette aventure

d'amour qui parlerait sans cesse à sa pensée des espoirs chéris, et ferait planer, chaque nuit, sur son sommeil, cette tendresse antique et légendaire.

Tout le reste du mobilier unissait les styles les plus divers. C'étaient ces meubles que chaque génération laisse dans la famille et qui font des anciennes maisons des sortes de musées où tout se mêle. Une commode Louis XIV superbe, cuirassée de cuivres

éclatants, était flanquée de deux fauteuils Louis XV encore vêtus de leur soie à bouquets. Un secrétaire en bois de rose faisait face à la cheminée qui présentait, sous un globe rond, une pendule de l'Empire.

C'était une ruche de bronze, suspendue par quatre colonnes de marbre au-dessus d'un jardin de fleurs dorées. Un mince balancier sortant de la ruche par une fente allongée promenait éternellement sur ce parterre une petite abeille aux ailes d'émail.

Le cadran était en fa?ence peinte et encadré dans le flanc de la ruche.

Elle se mit à sonner onze heures. Le baron embrassa sa fille, et se retira chez lui. Alors, Jeanne, avec regret, se coucha.

D'un dernier regard elle parcourut sa chambre, et puis éteignit sa bougie. Mais le lit, dont la tête seule s'appuyait à la muraille, avait une fenêtre sur sa gauche, par où entrait un flot de lune qui répandait à terre une flaque de clarté.

Des reflets rejaillissaient aux murs, des reflets p?les caressant faiblement les amours immobiles de Pyrame et de Thysbé.

Par l'autre fenêtre, en face de ses pieds, Jeanne apercevait un grand arbre tout baigné de lumière douce. Elle se tourna sur le c?té, ferma les yeux, puis, au bout de quelque temps, les rouvrit.

Elle croyait se sentir encore secouée par les cahots de la voiture dont le roulement

continuait dans sa tête. Elle resta d'abord immobile, espérant que ce repos la ferait enfin s'endormir; mais l'impatience de son esprit envahit bient?t tout son corps.

Elle avait des crispations dans les jambes, une fièvre qui grandissait. Alors elle se leva, et, nu-pieds, nu-bras, avec sa longue chemise qui lui donnait l'aspect d'un fant?me, elle traversa la mare de lumière répandue sur son plancher, ouvrit sa fenêtre et regarda. La nuit était si claire qu'on y voyait comme en plein jour; et la jeune fille reconnaissait tout ce pays aimé jadis dans sa première enfance.

C'était d'abord, en face d'elle, un large gazon jaune comme du beurre sous la lumière nocturne. Deux arbres géants se dressaient aux pointes devant le ch?teau, un platane au nord, un tilleul au sud.

Tout au bout de la grande étendue d'herbe, un petit bois en bosquet terminait ce

domaine garanti des ouragans du large par cinq rangs d'ormes antiques, tordus, rasés, rongés, taillés en pente comme un toit par le vent de mer toujours décha?né. Cette espèce de parc était borné à droite et à gauche par deux longues avenues de peupliers démesurés, appelés peuples en Normandie, qui séparaient la résidence des ma?tres des deux fermes y attenantes, occupées, l'une par la famille Couillard, l'autre par la famille Martin.

Ces peuples avaient donné leur nom au ch?teau. Au-delà de cet enclos, s'étendait une vaste plaine inculte, semée d'ajoncs, où la brise sifflait et galopait jour et nuit. Puis soudain la c?te s'abattait en une falaise de cent mètres, droite et blanche, baignant son pied dans les vagues.

Jeanne regardait au loin la longue surface moirée des flots qui semblaient dormir sous les étoiles.

Dans cet apaisement du soleil absent, toutes les senteurs de la terre se répandaient. Un jasmin grimpé autour des fenêtres d'en bas exhalait continuellement son haleine

pénétrante qui se mêlait à l'odeur plus légère des feuilles naissantes. De lentes rafales passaient, apportant les saveurs fortes de l'air salin et de la sueur visqueuse des varechs. La jeune fille s'abandonna au bonheur de respirer; et le repos de la campagne la calma comme un bain frais.

Toutes les bêtes qui s'éveillent quand vient le soir et cachent leur existence obscure dans la tranquillité des nuits, emplissaient les demi-ténèbres d'une agitation silencieuse. De grands oiseaux qui ne criaient point fuyaient dans l'air comme des taches, comme des ombres; des bourdonnements d'insectes invisibles effleuraient l'oreille; des courses muettes traversaient l'herbe pleine de rosée ou le sable des chemins déserts. Seuls quelques crapauds mélancoliques poussaient vers la lune leur note courte et monotone.

Il semblait à Jeanne que son coeur s'élargissait, plein de murmures comme cette soirée claire, fourmillant soudain de mille désirs r?deurs, pareils à ces bêtes nocturnes dont le frémissement l'entourait. Une affinité l'unissait à cette poésie vivante; et dans la molle blancheur de la nuit, elle sentait courir des frissons surhumains, palpiter des espoirs insaisissables, quelque chose comme un souffle de bonheur.

Et elle se mit à rêver d'amour.

L'amour! Il l'emplissait depuis deux années de l'anxiété croissante de son approche. Maintenant elle était libre d'aimer; elle n'avait plus qu'à le rencontrer, lui!

Comment serait-il? Elle ne le savait pas au juste et ne se le demandait même pas. Il serait lui, voilà tout.

Elle savait seulement qu'elle l'adorerait de toute son ?me et qu'il la chérirait de toute sa force. Ils se promèneraient par les soirs pareils à celui-ci, sous la cendre lumineuse qui tombait des étoiles. Ils iraient, les mains dans les mains, serrés l'un contre l'autre,

entendant battre leurs coeurs, sentant la chaleur de leurs épaules, mêlant leur amour à la simplicité suave des nuits d'été, tellement unis qu'ils pénétreraient aisément, par la seule puissance de leur tendresse, jusqu'à leurs plus secrètes pensées.

Et cela continuerait indéfiniment, dans la sérénité d'une affection indescriptible.

Et il lui sembla soudain qu'elle le sentait là, contre elle; et brusquement un vague frisson de sensualité lui courut des pieds à la tête. Elle serra ses bras contre sa poitrine, d'un mouvement inconscient, comme pour étreindre son rêve; et sur sa lèvre tendue vers l'inconnu quelque chose passa qui la fit presque défaillir, comme si l'haleine du printemps lui e?t donné un baiser d'amour.

Tout à coup, là-bas, derrière le ch?teau, sur la route elle entendit marcher dans la nuit. Et dans un élan de son ?me affolée, dans un transport de foi à l'impossible, aux hasards providentiels, aux pressentiments divins, aux romanesques combinaisons du sort, elle pensa: "Si c'était lui?" Elle écoutait anxieusement le pas rythmé du marcheur, s?re qu'il allait s'arrêter à la grille pour demander l'hospitalité.

Lorsqu'il fut passé, elle se sentit triste comme après une déception. Mais elle comprit l'exaltation de son espoir et sourit à sa démence.

Alors, un peu calmée, elle laissa flotter son esprit au courant d'une rêverie plus raisonnable, cherchant à pénétrer l'avenir, échafaudant son existence.

Avec lui elle vivrait ici, dans ce calme ch?teau qui dominait la mer. Elle aurait sans doute deux enfants, un fils pour lui, une fille pour elle. Et elle les voyait courant sur l'herbe entre le platane et le tilleul, tandis que le père et la mère les suivraient d'un oeil ravi, en échangeant par-dessus leurs têtes des regards pleins de passion.

Et elle resta longtemps, longtemps, à rêvasser ainsi, tandis que la lune, achevant son voyage à travers le ciel, allait dispara?tre dans la mer.

L'air devenait plus frais. Vers l'orient, l'horizon p?lissait. Un coq chanta dans la ferme de droite; d'autres répondirent dans la ferme de gauche. Leurs voix enrouées semblaient venir de très loin à travers la cloison des poulaillers; et dans l'immense vo?te du ciel, blanchie insensiblement, les étoiles disparaissaient.

Un petit cri d'oiseau s'éveilla quelque part. Des gazouillements, timides d'abord, sortirent des feuilles; puis ils s'enhardirent, devinrent vibrants, joyeux, gagnant de branche en branche, d'arbre en arbre.

Jeanne soudain se sentit dans une clarté; et, levant la tête qu'elle avait cachée en ses mains, elle ferma les yeux, éblouie par le resplendissement de l'aurore.

Une montagne de nuages empourprés, cachés en partie derrière une grande allée de peuples, jetait des lueurs de sang sur la terre réveillée.

Et lentement, crevant les nuées éclatantes, criblant de feu les arbres, les plaines, l'océan, tout l'horizon, l'immense globe flamboyant parut.

Et Jeanne se sentait devenir folle de bonheur. Une joie délirante, un attendrissement infini devant la splendeur des choses noya son coeur qui défaillait. C'était son soleil! son aurore! le commencement de sa vie! le lever de ses espérances! Elle tendit les bras vers l'espace rayonnant, avec une envie d'embrasser le soleil; elle voulait parler, crier quelque chose de divin comme cette éclosion du jour; mais elle demeurait paralysée dans un enthousiasme impuissant. Alors, posant son front dans ses mains, elle sentit ses yeux pleins de larmes; et elle pleura délicieusement.

Lorsqu'elle releva la tête, le décor superbe du jour naissant avait déjà disparu. Elle se sentit elle-même apaisée, un peu lasse, comme refroidie. Sans fermer sa fenêtre, elle alla s'étendre sur son lit, rêva encore quelques minutes et s'endormit si profondément qu'à huit heures elle n'entendit point les appels de son père et se réveilla seulement lorsqu'il entra dans sa chambre.

Il voulait lui montrer l'embellissement du ch?teau, de son ch?teau.

La fa?ade qui donnait sur l'intérieur des terres était séparée du chemin par une vaste cour plantée de pommiers. Ce chemin, dit vicinal, courant entre les enclos des paysans, joignait, une demi-lieue plus loin, la grande route du Havre à Fécamp.

Une allée droite venait de la barrière de bois jusqu'au perron. Les communs, petits

b?timents en caillou de mer, coiffés de chaume, s'alignaient des deux c?tés de la cour, le long des fossés des deux fermes.

Les couvertures étaient refaites à neuf; toute la menuiserie avait été restaurée, les murs réparés, les chambres retapissées, tout l'intérieur repeint. Et le vieux manoir terni portait, comme des taches, ses contrevents frais, d'un blanc d'argent, et ses repl?trages récents sur sa grande fa?ade gris?tre.

L'autre fa?ade, celle où s'ouvrait une des fenêtres de Jeanne, regardait au loin la mer par-dessus le bosquet et la muraille d'ormes rongés du vent.

Jeanne et le baron, bras dessus, bras dessous, visitèrent tout, sans omettre un coin; puis ils se promenèrent lentement dans les longues avenues de peupliers, qui enfermaient ce qu'on appelait le parc. L'herbe avait poussé sous les arbres, étalant son tapis vert. Le bosquet, tout au bout, était charmant, mêlait ses petits chemins tortueux, séparés par des cloisons de feuilles. Un lièvre partit brusquement, qui fit peur à la jeune fille, puis il sauta le talus et détala dans les joncs marins vers la falaise.

Après le déjeuner, comme Mme Adéla?de, encore exténuée, déclarait qu'elle allait se reposer, le baron proposa de descendre jusqu'à Yport.

Ils partirent, traversant d'abord le hameau d'?touvent, où se trouvaient les Peuples. Trois paysans les saluèrent comme s'ils les eussent connus de tout temps.

Ils entrèrent dans les bois en pente qui s'abaissent jusqu'à la mer en suivant une vallée tournante.

Bient?t apparut le village d'Yport. Des femmes qui raccommodaient des hardes, assises sur le seuil de leurs demeures, les regardaient passer. La rue inclinée, avec un ruisseau dans le milieu et des tas de débris tra?nant devant les portes, exhalait une odeur forte de saumure. Les filets bruns, où restaient de place en place des écailles luisantes pareilles à des piécettes d'argent, séchaient entre les portes des taudis d'où sortaient les senteurs des familles nombreuses grouillant dans une seule pièce.

Quelques pigeons se promenaient au bord du ruisseau, cherchant leur vie.

Jeanne regardait tout cela qui lui semblait curieux et nouveau comme un décor de thé?tre.

Mais, brusquement, en tournant un mur, elle aper?ut la mer, d'un bleu opaque et lisse, s'étendant à perte de vue.

Ils s'arrêtèrent, en face de la plage, à regarder. Des voiles, blanches comme des ailes d'oiseaux, passaient au large. ? droite comme à gauche, la falaise énorme se dressait. Une sorte de cap arrêtait le regard d'un c?té, tandis que de l'autre la ligne des c?tes se prolongeait indéfiniment jusqu'à n'être plus qu'un trait insaisissable.

Un port et des maisons apparaissaient dans une de ces déchirures prochaines; et de tous petits flots qui faisaient à la mer une frange d'écume roulaient sur le galet avec un bruit léger.

Les barques du pays, halées sur la pente de cailloux ronds, reposaient sur le flanc, tendant au soleil leurs joues rondes vernies de goudron. Quelques pêcheurs les préparaient pour la marée du soir.

Un matelot s'approcha pour offrir du poisson, et Jeanne acheta une barbue qu'elle voulait rapporter elle-même aux Peuples.

Alors l'homme proposa ses services pour des promenades en mer, répétant son nom coup sur coup afin de le faire bien entrer dans les mémoires: "Lastique, Joséphin Lastique."

Le baron promit de ne pas l'oublier.

Ils reprirent le chemin du ch?teau.

Comme le gros poisson fatiguait Jeanne, elle lui passa dans les ou?es la canne de son père, dont chacun d'eux prit un bout; et ils allaient gaiement en remontant la c?te, bavardant comme deux enfants, le front au vent et les yeux brillants, tandis que la barbue, qui lassait peu à peu leurs bras, balayait l'herbe de sa queue grasse.

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